Égypte : Un candidat à l’élection présidentielle condamné à 3 mois de prison et empêché de se présenter

La déclaration de culpabilité prononcée lundi 25 septembre à l’encontre de Khalid Ali, un ancien candidat à l’élection présidentielle et éminent avocat spécialiste des droits humains, que beaucoup considèrent comme le principal concurrent du président Abdel Fattah al Sissi pour l’élection de 2018, est sous-tendue par des considérations politiques.

Khaled Ali a été condamné à trois mois d’emprisonnement et, si le jugement est confirmé en appel, il ne pourra pas se présenter à l’élection présidentielle de 2018. Il a été déclaré coupable d’« atteinte à la morale publique » à cause d’une photographie sur laquelle on le voyait fêter une victoire juridique ; il avait, en effet, réussi à faire annuler une décision controversée des autorités égyptiennes, qui cédait deux îles de la mer Rouge à l’Arabie saoudite. Il a été libéré moyennant une caution de 1 000 livres égyptiennes, dans l’attente du procès en appel.

« La déclaration de culpabilité prononcée lundi 25 septembre à l’encontre de Khaled Ali pour des motifs d’ordre politique montre clairement que les autorités entendent éliminer tout rival susceptible de compromettre la victoire d’Abdel Fattah al Sissi à l’élection de l’an prochain. Elle illustre aussi la détermination impitoyable du gouvernement à écraser la dissidence pour consolider son pouvoir, a déclaré Najia Bounaim, responsable des campagnes pour l’Afrique du Nord à Amnesty International.

« Il est impensable que Khaled Ali, un éminent avocat spécialiste des droits humains et militant politique, ait été condamné à une peine d’emprisonnement pour le simple fait d’avoir célébré sa victoire dans une affaire juridique. Il faut que sa déclaration de culpabilité, qui repose sur ce motif absurde, soit annulée. »

En outre, le procès de Khaled Ali a été entaché d’irrégularités : le tribunal a rendu sa décision sans écouter la plaidoirie des avocats de la défense ni les autoriser à procéder à un contre-interrogatoire des témoins de l’accusation au sujet de la vidéo présentée comme élément à charge, qu’ils estiment créée de toutes pièces.

Plus tôt dans l’année, Amnesty International a attiré l’attention sur le fait que les autorités égyptiennes intensifiaient la répression contre les militants de l’opposition à l’approche de l’élection présidentielle de 2018.

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