Égypte : Un pays « plus dangereux que jamais » pour les dissidents pacifiques

Huit ans après le début de la révolution en Égypte, le peuple égyptien fait face à une attaque sans précédent contre la liberté d’expression, a déclaré Amnesty International jeudi 24 janvier.

Lors de la révolution du 25 janvier 2011, des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue pour demander de meilleures protections pour les droits humains, mais sous le régime du président Abdel Fattah al Sissi, la place pour les critiques est réduite à néant.

 
En 2018, les autorités égyptiennes ont arrêté au moins 113 personnes qui n’avaient fait qu’exprimer pacifiquement leur opinion. Beaucoup ont été détenues sans jugement pendant plusieurs mois, avant d’être déférées, notamment pour « appartenance à des organisations terroristes » et « diffusion de fausses nouvelles », dans le cadre de procès iniques dont certains se sont déroulés devant des tribunaux militaires.
 

« Il est aujourd’hui plus dangereux que jamais dans l’histoire récente de l’Égypte de critiquer ouvertement le gouvernement. Sous la présidence d’Abdel Fattah al Sissi, les Égyptiens font face à une répression sans précédent où ceux qui expriment leur opinion sans violence sont traités comme des criminels, a déclaré Najia Bounaim, directrice des campagnes pour l’Afrique du Nord à Amnesty International.

 
« Au cours de l’année passée, des personnes qui avaient osé critiquer le gouvernement ont été arrêtées et envoyées en prison, bien souvent placées à l’isolement ou soumises à une disparition forcée, pour avoir simplement exprimé leur opinion sur les réseaux sociaux, accordé des interviews à des médias, dénoncé le harcèlement sexuel ou même soutenu certaines équipes de football. Parfois, les personnes arrêtées n’avaient absolument rien fait. Depuis que le gouvernement d’Abdel Fattah al Sissi est au pouvoir, l’Égypte est devenue une prison à ciel ouvert pour ses détracteurs. »
 
À la suite de la vague de répression visant la liberté d’expression, Amnesty International a lancé une campagne intitulée En prison pour s’être exprimés : dites aux autorités d’Égypte de mettre fin à la répression, afin de faire pression sur les autorités égyptiennes pour qu’elles cessent de porter atteinte au droit à la liberté d’expression et qu’elles veillent à ce que tout le monde puisse exprimer ses avis et opinions sans crainte de représailles. Pour participer à cette campagne et en savoir plus, rendez-vous ici.

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