En Haïti, la protection des droits humains doit aller de pair avec les opérations de secours


COMMUNIQUÉ DE PRESSE

ÉFAI -
15 janvier 2010

Amnesty International a appelé les Nations unies à mettre en place des mesures visant à garantir les droits humains et à protéger les plus vulnérables parmi les survivants du tremblement de terre qui a ravagé Haïti ce mardi 12 janvier 2010.

L’organisation a salué les initiatives promptes et courageuses du personnel des Nations unies et des travailleurs chargés des opérations de secours humanitaire et de développement en Haïti et dans le monde, qui ont mené des interventions pour sauver des vies, enlever les décombres et rétablir les services élémentaires et les infrastructures effondrées de l’île.

Amnesty International a demandé de veiller tout particulièrement au respect des droits humains et à la protection des enfants et de ceux que le tremblement de terre a laissés orphelins. Les filles notamment sont plus exposées au risque de subir des atteintes sexuelles et des agressions.
« La situation de chaos qui prévaut actuellement en Haïti et la vulnérabilité accrue des femmes et des enfants créent l’environnement idéal pour que des atteintes aux droits humains et des crimes tels que le viol et les sévices sexuels passent inaperçus et ne soient pas sanctionnés, a mis en garde Gerardo Ducos, chargé des recherches sur Haïti à Amnesty International. Il est tout aussi important de protéger les groupes vulnérables contre les violences sexuelles que de leur apporter une aide humanitaire. »

Amnesty International a lancé cet appel lors même que des milliers d’Haïtiens auraient péri dans le séisme d’amplitude 7,1 qui a frappé le pays le 12 janvier. Des milliers d’Haïtiens sont toujours portés disparus, tandis que les survivants attendent l’aide humanitaire des donateurs internationaux afin d’avoir accès à de l’eau potable, de la nourriture et des soins médicaux.

Au lendemain de la tragédie, la capacité de la Police nationale d’Haïti et du système judiciaire à faire régner l’ordre est gravement compromise, d’autant que la majeure partie des infrastructures s’est effondrée et qu’on ne connaît pas le sort de nombreux représentants de l’État.
Amnesty International avait déjà signalé un nombre effarant de violences sexuelles perpétrées contre les femmes, les jeunes filles et les fillettes en Haïti.

« Avant ce séisme destructeur, Haïti était incapable de protéger efficacement les droits humains et, plus particulièrement, de protéger les femmes et les filles contre les violences sexuelles. Si des mesures ne sont pas prises immédiatement, parallèlement aux opérations de secours, la situation ne peut que se détériorer », a conclu Gerardo Ducos.

Amnesty International adresse ses plus sincères condoléances aux familles et aux amis des victimes, ainsi qu’un message de solidarité au peuple haïtien.

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