Communiqué de presse

En Iran, la répression s’accentue contre les étudiants à l’occasion de la rentrée universitaire

Plusieurs dizaines d’étudiants des villes iraniennes ont subi un interrogatoire ou ont été arrêtés arbitrairement ces dernières semaines, signe d’une accentuation de la répression exercée par les autorités vis-à-vis des étudiants à l’occasion de la rentrée universitaire, a déclaré Amnesty International vendredi 21 septembre 2012.

Des universités ont interdit aux femmes de s’inscrire dans certaines spécialités. Des membres de minorités religieuses et des militants étudiants ont été personnellement pris pour cible. Un grand nombre d’entre eux se sont vu interdire de poursuivre leurs études ou ont été convoqués pour purger des peines d’emprisonnement auxquelles ils avaient été condamnés antérieurement – très souvent, parce qu’ils avaient exercé leur droit à la liberté d’expression, d’association et de réunion sans recourir à la violence ni prôner son usage.

L’année universitaire commence le 23 septembre en Iran. La multiplication récente des manœuvres de harcèlement remonte à mai 2012, même si les militants étudiants sont persécutés depuis maintes années.

« Les autorités iraniennes doivent mettre fin au cycle de répression qui vise les étudiants universitaires et qui a contribué à instaurer un climat de peur à l’approche de la rentrée » , a déclaré Ann Harrison, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

« En interdisant aux étudiants de poursuivre leurs études en raison de leur genre, de leurs croyances ou de leurs activités militantes pacifiques, les autorités iraniennes bafouent les obligations qui sont les leurs au regard du droit international. »

Dans les universités, les comités de discipline ont couramment recours à une pratique discriminatoire qui consiste à attribuer aux étudiants des « étoiles » (mentions ajoutées au dossier personnel d’un étudiant) lorsqu’il a été constaté qu’ils ont participé à une activité « non autorisée par le règlement de l’université », par exemple à des actions politiques ou de défense des droits humains pacifiques.

Un étudiant qui s’est vu assigner trois « étoiles » ne peut généralement plus poursuivre ses études.

Depuis le mois d’août, Amnesty International a recueilli des informations sur plusieurs étudiants qui ont été convoqués pour purger des peines d’emprisonnement ou qui se sont vu interdire de poursuivre leurs études par les autorités iraniennes.

Soroush Sabet a commencé à purger une peine de deux ans d’emprisonnement le 2 septembre 2012 pour avoir participé à des manifestations étudiantes en 2007.

Une autre étudiante, Leva Khanjani, membre de la minorité religieuse baha’ie persécutée, s’est vu interdire de poursuivre des études supérieures en raison de sa foi. Le 25 août 2012, elle a commencé à purger une peine d’emprisonnement de deux ans pour le rôle pacifique qu’elle aurait joué lors de manifestations organisées contre le gouvernement iranien fin décembre 2009.

Amnesty International craint que de nombreux autres étudiants ne risquent de subir des manœuvres de harcèlement similaires, et demande aux autorités iraniennes et aux administrations des universités du pays de mettre fin à de telles pratiques ouvertement discriminatoires.

« Les autorités iraniennes doivent admettre que les étudiants, à l’image de tous les autres citoyens iraniens, ont le droit d’exprimer pacifiquement leurs opinions, individuellement ou en association, et de manifester de manière pacifique, notamment pour émettre des critiques à l’égard du gouvernement » a déclaré Ann Harrison.

« Tous les étudiants incarcérés en Iran qui sont des prisonniers d’opinion, comme Behareh Hedayat, Majid Tavakkoli et Zia Nabavi, doivent être relâchés immédiatement et sans condition. »

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