Communiqué de presse

L’enquête des Nations unies représente un nouvel espoir pour la justice au Sri Lanka

Le gouvernement du Sri Lanka doit mettre un terme à la répression exercée contre la dissidence dans tout le pays et coopérer avec les enquêteurs des Nations unies, a déclaré Amnesty International jeudi 27 mars, après l’ouverture d’une enquête par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies sur les allégations de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité dans le pays.

« L’enquête des Nations unies représente un nouvel espoir pour les milliers de victimes d’atteintes aux droits humains au Sri Lanka », a déclaré David Griffiths, directeur adjoint du programme Asie-Pacifique d’Amnesty International.

« Le gouvernement sri-lankais a ignoré à deux reprises les appels du Conseil des droits de l’homme des Nations unies lui demandant de mener une enquête indépendante et crédible sur les allégations d’atteintes aux droits humains pendant le conflit civil qui a sévi dans le pays. Il a désormais une nouvelle occasion de retrouver une certaine crédibilité internationale en coopérant dans le cadre de cette enquête. »

Lors d’un vote qui s’est déroulé dans la matinée du jeudi 27 mars, le Conseil des droits de l’homme a décidé de charger le Haut-Commissariat aux droits de l’homme des Nations unies (HCDH) d’enquêter sur les allégations de violences et de crimes commis par toutes les parties au conflit, qui a fait des dizaines de milliers de morts et de blessés.

Cette résolution et cette enquête sont des étapes importantes vers la fin du cycle d’impunité favorisant les graves atteintes aux droits humains qui continuent d’être commises au Sri Lanka.

« Il est important que le Haut-Commissariat aux droits de l’homme dispose des documents et du soutien politique nécessaires pour que son enquête soit aussi fiable que possible, dans l’objectif d’établir enfin la vérité, indispensable à la lutte contre l’impunité », a déclaré David Griffiths.

Il s’agit de la troisième résolution du Conseil des droits de l’homme des Nations unies visant à garantir l’obligation de rendre des comptes pour les atteintes aux droits humains commises par les deux parties pendant le conflit sri-lankais.

Malgré deux résolutions du Conseil, en 2012 et en 2013, le Sri Lanka n’a pas pris de mesures efficaces pour rendre justice aux victimes de la guerre civile qui a pris fin en 2009. Au contraire, il a mené une campagne agressive contre les personnes qui militent en faveur de l’obligation de rendre des comptes et de la fin de l’impunité pour les atteintes aux droits humains dans le pays.

Selon certaines allégations, lors de la dernière étape du conflit armé, les forces du gouvernement auraient intentionnellement bombardé des civils, bloqué l’approvisionnement en nourriture et en médicaments des populations et exécuté des prisonniers. Des témoins affirment que, dans le même temps, leurs opposants armés, appelés les Tigres libérateurs de l’Eelam tamoul (LTTE), auraient recruté des enfants soldats, utilisé des civils comme boucliers humains et tué ceux qui tentaient de s’échapper.

Depuis la fin du conflit, les défenseurs des droits humains, militants, journalistes et membres de la société civile critiques à l’égard du gouvernement sont régulièrement menacés et harcelés.

Au cours des deux semaines précédant l’ouverture de l’enquête, trois défenseurs des droits humains ont été arrêtés et maintenus en détention, soi-disant parce qu’ils étaient soupçonnés de terrorisme.

Le 13 mars 2014, Balendran Jeyakumari, qui milite ouvertement contre les disparitions forcées, a été arrêtée avec sa fille adolescente par le Service d’enquête sur le terrorisme.

Amnesty International a recueilli des informations sur le recours très fréquent à la torture dans le centre où elle serait détenue.

Quand les défenseurs des droits humains Ruki Fernando et le père Praveen Mahesh ont tenté d’enquêter sur son arrestation et de retrouver la trace de sa fille, ils ont tous deux été arrêtés le 16 mars en vertu de la Loi relative à la prévention du terrorisme. Ils ont été libérés sous la pression internationale.

« Les autorités sri-lankaises, en plus de manquer à leur obligation de rendre justice pour les crimes de guerre et les possibles crimes contre l’humanité, ciblent aussi activement ceux qui réclament justice », a déclaré David Griffiths.

« Cette résolution est importante pour les défenseurs des droits humains qui ont mis leur vie et leur liberté en péril pour rechercher la vérité et mettre fin au cycle d’atteintes aux droits humains qui touche actuellement le Sri Lanka. Elle est tout aussi importante pour les victimes et les familles qui attendent depuis de nombreuses années que justice leur soit rendue. »

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