« Être privé de liberté en Équateur est presque devenu une condamnation à mort. Les erreurs répétées des autorités équatoriennes dans leur gestion de la crise dans les établissements pénitentiaires ont provoqué la mort de centaines de personnes. Les autorités doivent s’attaquer, une bonne fois pour toutes, aux causes structurelles du problème, comme la surpopulation, la corruption et l’impunité, en adoptant une politique pénitentiaire exhaustive centrée sur les droits humains. Toutes les morts et atteintes aux droits humains de personnes privées de liberté doivent faire l’objet d’une enquête exhaustive, indépendante et impartiale. »
« Face à ce nouveau massacre, le président Guillermo Lasso a annoncé le transfert de “six chefs de bandes criminelles [5]” vers d’autres établissements pénitentiaires. Cependant, ce type de mesure superficielle n’est pas suffisant pour répondre à l’obligation qui incombe aux autorités dans ce contexte : protéger la vie et l’intégrité de milliers de personnes privées de liberté qui sont actuellement en danger », a déclaré Erika Guevara Rosas, directrice d’Amnesty International pour les Amériques.
Complément d’information
Le 25 avril 2022, un affrontement entre bandes criminelles à la prison d’El Inca, à Quito, a fait 15 blessés. Le 22 avril 2022, un autre affrontement à la prison Esmeraldas n°2, à Esmeraldas, avait fait 12 blessés.
En février 2022, le président Guillermo Lasso a annoncé une politique publique de réinsertion sociale des détenus [6], avec le soutien technique du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme. Cependant, cette politique est loin d’être une réforme intégrale du système pénal et les autorités n’ont pas fourni les ressources nécessaires pour la mettre en œuvre.
En 2021, au moins 316 personnes privées de liberté sont mortes dans des affrontements entre bandes criminelles rivales dans les prisons. Sur toutes ces morts, 79 ont eu lieu le 26 février, 119 le 28 septembre et 62 entre le 12 et le 13 novembre.