« Quelle honte que Ciham Ali, qui n’avait que 15 ans au moment de sa détention, soit victime d’une disparition forcée depuis 10 ans. Les dernières années de son enfance et les premières de sa vie d’adulte lui ont été volées, tandis que sa famille est en proie à l’angoisse, ignorant où elle se trouve. » a déclaré, Flavia Mwangovya, directrice adjointe des recherches et des campagnes d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Est, la région des Grands Lacs et la Corne de l’Afrique.
« Ciham Ali est toujours maintenue en détention secrète sans jugement. Sa famille n’a aucune nouvelle d’elle, et s’inquiète pour sa santé. Son arrestation et sa détention par les autorités érythréennes équivalent à une disparition forcée, ce qui constitue un crime au regard du droit international. Elle doit être libérée immédiatement et sans condition. Toutes les personnes responsables de sa disparition forcée doivent rendre des comptes devant la justice et toutes les victimes, y compris les membres de sa famille, doivent avoir accès à la justice et à des réparations intégrales.
« Le gouvernement américain n’est jamais intervenu en faveur de Ciham Ali. Amnesty International demande au ministère américain des Affaires étrangères d’agir sans plus attendre, car le statu quo qui consiste à refuser de s’exprimer revient à ne pas protéger l’une de ses citoyennes. »
Complément d’information
Aujourd’hui âgée de 25 ans, Ciham Ali est détenue secrètement depuis 10 ans dans un lieu inconnu. Elle a été arrêtée en décembre 2012 à la frontière soudanaise alors qu’elle tentait de fuir l’Érythrée. Elle est née à Los Angeles, mais a grandi en Érythrée.
Avant qu’elle ne soit arrêtée, son père, Ali Abdu, qui était ministre de l’Information à l’époque, avait fui en exil au lendemain d’une tentative de coup d’État militaire contre le gouvernement. La disparition forcée de Ciham Ali serait une mesure de représailles contre la participation présumée de son père à ce coup d’État.
En 2021, Amnesty International a lancé une pétition appelant le secrétaire d’État américain Antony Blinken à intervenir en faveur de Ciham Ali et à demander sa libération immédiate et sans condition.