Amnesty International demande aux autorités érythréennes de mettre fin immédiatement aux violations des droits humains et aux atteintes à ces droits, notamment aux persécutions exercées contre les minorités religieuses et au service militaire obligatoire.
« La fin des hostilités avec l’Éthiopie, qui est un moment de réjouissance pour les Érythréens, doit déboucher sur des réformes concrètes apportant une vraie différence dans la vie quotidienne de la population et mettre fin à des décennies de répression, a déclaré Seif Magango, directeur régional adjoint du programme Afrique de l’Est, Corne de l’Afrique et Grands Lacs à Amnesty International.
« Toutes les personnes doivent être autorisées à s’exprimer librement, aussi bien dans la rue que dans les médias, y compris sur les réseaux sociaux, sans avoir à craindre d’être prises pour cible par les autorités. Toutes les personnes qui ont été arrêtées alors qu’elles n’avaient fait qu’exercer leurs droits humains, y compris en ayant critiqué le gouvernement, doivent être libérées immédiatement et sans condition. »
Des milliers d’Érythréens, notamment des militants des droits humains et 15 représentants politiques de l’opposition arrêtés en 2001, se trouvent actuellement derrière les barreaux uniquement pour avoir exprimé leurs opinions.
L’Érythrée est le pays d’Afrique qui emprisonne le plus de journalistes, et il se place au deuxième rang mondial d’après le classement mondial de la liberté de la presse 2017 de RSF. Le dernier média indépendant du pays a été fermé il y a 17 ans.
Par ailleurs, des milliers de citoyens, notamment des enfants, ont été enrôlés de force pour un entraînement militaire et pour le service militaire, cette politique ayant incité de nombreux jeunes à fuir le pays.
« La conscription forcée des Érythréens, dont certains n’étaient âgés que de 15 ou 16 ans, est une pratique honteuse qui a porté atteinte aux droits de milliers de jeunes gens et créé une génération de réfugiés érythréens, a déclaré Seif Magango.
« La paix avec l’Éthiopie représente pour les autorités érythréennes une occasion de mettre fin à cette pratique, et d’ouvrir une nouvelle ère de respect des droits humains, y compris du droit à la liberté de religion. »