« Rien ne justifie le maintien en détention provisoire de Jordi Sànchez et de Jordi Cuixart et nous demandons une nouvelle fois leur libération immédiate. Amnesty International estime que ce maintien en détention constitue une restriction disproportionnée de leurs droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique » a déclaré Fotis Filippou, directeur adjoint pour l’Europe d’Amnesty International.
La Chambre pénale de la Cour suprême espagnole a récemment rejeté deux demandes de libération de Jordi Sànchez et Jordi Cuixart. La Cour constitutionnelle a également refusé à au moins trois reprises de suspendre provisoirement la détention de Jordi Sànchez.
« Au lieu de profiter de l’occasion pour mettre fin à la détention de Jordi Sànchez et de Jordi Cuixart, les autorités judiciaires ont perpétué cette injustice », a déclaré Fotis Filippou.
D’après les informations dont dispose Amnesty International, les charges retenues contre les deux hommes sont sans fondement et doivent donc être abandonnées. S’il peut être prouvé qu’ils ont effectivement appelé des manifestants à empêcher la police de mener une opération légale, il s’agirait d’une atteinte à l’ordre public passible de poursuites. Mais le fait de les accuser de graves crimes comme la rébellion et la sédition et de les maintenir en détention pendant un an constitue une restriction disproportionnée et excessive de leurs droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique.
Complément d’information
Amnesty International demande la libération immédiate de Jordi Sànchez et de Jordi Cuixart depuis que l’organisation a appris leur détention.
Le 16 octobre 2017, l’Audience nationale a ordonné le placement en détention provisoire de Jordi Sànchez et Jordi Cuixart, alors respectivement président de l’Assemblée nationale catalane (ANC) et président de l’association Òmnium Cultural, pour des accusations de sédition. Le 24 novembre 2017, leurs affaires ont été associées à une autre action en justice (le dossier spécial n° 20907/2017) et ont été présentées à la Cour suprême.
Le 21 mars 2018, après l’enquête menée par le juge d’instruction, les deux hommes ont été accusés de rébellion. D’après l’acte d’accusation, ils sont poursuivis pour avoir participé au référendum organisé le 1er octobre 2017 en Catalogne en dépit de la décision de la Cour constitutionnelle de suspendre la Loi sur le référendum et pour avoir appelé la population à se rassembler devant des bâtiments gouvernementaux les 20 et 21 septembre 2017 afin d’empêcher la police de mener une opération légale de perquisition de plusieurs bâtiments gouvernementaux ordonnée par un tribunal de Barcelone.