Communiqué de presse

Les États membres de l’Union africaine doivent protéger les droits sexuels et reproductifs

L’Union africaine doit rappeler l’obligation qui incombe à ses États membres de promouvoir, de protéger et de garantir les droits sexuels et reproductifs, notamment l’accès universel aux services de santé sexuelle et reproductive, a déclaré Amnesty International mercredi 10 juin à l’occasion du 25e sommet de l’UA, qui a débuté à Johannesburg et dont le thème est cette année « l’autonomisation des femmes et [le] développement en vue de la réalisation de l’Agenda 2063 de l’Afrique ».

L’organisation estime que l’accès universel aux droits sexuels et reproductifs et aux services de santé sexuelle et reproductive est essentiel pour parvenir à l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes, réduire la pauvreté et atteindre les objectifs de développement fixés pour l’après-2015 et l’Agenda 2063 de l’Afrique.

« L’UA s’est engagée à faire campagne pour mettre fin au mariage des enfants et à réduire la mortalité maternelle, périnatale et infantile en Afrique. Cependant, les femmes et les jeunes filles, en particulier celles qui vivent dans la pauvreté et dans les zones de conflit, rencontrent de multiples obstacles pour accéder aux informations et services dont elles ont besoin en matière de santé sexuelle et reproductive, ce qui met leur vie en danger », a déclaré Louise Carmody, chercheuse pour Amnesty International.

Amnesty International a relevé plusieurs obstacles à des services de santé maternelle qui peuvent sauver des vies, tels que les soins prénataux et l’accès aux soins d’urgence pour les femmes et jeunes filles enceintes à travers le continent, notamment en Afrique du Sud, au Zimbabwe, au Burkina Faso et en Sierra Leone.

L’année 2016 a été déclarée « année africaine des droits humains », avec un accent particulier sur les droits des femmes, et les États membres sont tenus de veiller à ce que cette thématique intègre les droits sexuels et reproductifs.

« Les droits fondamentaux des femmes et des jeunes filles comprennent le droit d’être maîtresses de leur sexualité et de prendre librement des décisions dans ce domaine, sans aucune contrainte, discrimination ou violence. Ils incluent également le droit de décider du nombre d’enfants qu’elles veulent avoir, du moment où ils naissent et de l’intervalle entre leurs naissances, ainsi que celui de bénéficier du meilleur état de santé physique et mentale possible, y compris en matière de sexualité et de reproduction.

Les États africains ont fait part de leur volonté de redoubler d’efforts pour promouvoir et protéger les droits sexuels et reproductifs des femmes inscrits notamment dans la Déclaration solennelle sur l’égalité entre les hommes et les femmes en Afrique (2004) et le Cadre d’orientation continental pour la promotion des droits et de la santé en matière de sexualité et de reproduction en Afrique (2006).

Toutefois, malgré ces promesses, la maîtrise qu’ont les femmes et les jeunes filles de leur sexualité et de leur vie reproductive et leur accès à une éducation sexuelle complète continuent de susciter la controverse car les États ont souvent des opinions et des approches divergentes sur ces questions.

« L’UA doit s’engager à protéger les femmes et les jeunes filles en créant les conditions nécessaires pour qu’elles aient toutes accès aux droits sexuels et reproductifs, partout en Afrique. Les droits sexuels et reproductifs sont des droits humains et ne sont pas négociables », a déclaré Louise Carmody.

Amnesty International demande en outre que les femmes et les jeunes filles soient intégrées dans l’élaboration des politiques ayant des incidences sur leur vie sexuelle et reproductive, et qu’elles aient accès à la justice et à des réparations pour les atteintes à leurs droits sexuels et reproductifs.

Complément d’information

Amnesty International, par le biais de sa campagne Mon corps, mes droits, se mobilise afin que toutes les personnes, et particulièrement les femmes et les jeunes filles, aient accès à leurs droits sexuels et reproductifs et pour mettre fin à la criminalisation de la sexualité et de la procréation par les États. Par cette action, l’organisation œuvre pour que les femmes et les jeunes filles aient le droit de rechercher et de recevoir des informations relatives à la sexualité et la procréation, ainsi que d’accéder aux services de santé en la matière et à la contraception.

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