ÉTATS-UNIS : Appel en faveur d’une commission d’enquête chargée de faire toute la lumière sur les mises en détention opérées dans le cadre de la « guerre contre le

Index AI : AMR 51/088/2004
ÉFAI

Mercredi 19 mai 2004

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Le congrès américain doit mettre en place une commission d’enquête
impartiale et indépendante pour faire toute la lumière sur les mises en
détention opérées dans le cadre de la « guerre au terrorisme » partout dans
le monde, a déclaré Amnesty International ce mercredi 19 mai 2004.

Cette commission, composée d’experts crédibles, indépendants du
gouvernement, devra avoir des pouvoirs assez étendus pour lui permettre
d’examiner la politique et les pratiques de détention de l’administration
américaine ; elle devra également s’assurer que l’obligation de rendre
compte de ses actes s’appliquera à tous, jusqu’aux plus hauts niveaux de la
hiérarchie.

« Le problème ne commence ni ne finit à Abou Ghraïb. Les règles du droit et
la promotion de la sécurité et des droits humains exigent que toute la
lumière soit faite sur la politique et les pratiques de détention des
États-Unis partout dans le monde », a déclaré Amnesty International.

Des éléments prouvant que des crimes de guerre ont été commis à Abou Ghraïb
sont apparus, confirmant des affirmations persistantes de traitements
cruels, inhumains ou dégradants infligés à des détenus au cours des deux
années et demie passées. Les États-Unis continuent de violer le droit
international et les normes internationales en maintenant des détenus hors
de toute protection juridique à Guantánamo, en Irak, en Afghanistan et dans
d’autres lieux tenus secrets. Les transferts, dont il a été fait état, de
détenus vers des pays tiers pour y être torturés ont également été un sujet
de profonde préoccupation pendant toute cette période.

« L’administration américaine a engendré un climat générateur d’actes de
torture et de cruauté. Nous avons constaté une approche méprisante du droit
international et des normes internationales, l’usage de la détention au
secret dans des lieux inconnus et la déshumanisation de détenus qualifiés de
manière répétée de « tueurs » et de « terroristes ».

Le commandant des forces américaines en Irak a maintenant interdit, lors des
interrogatoires, l’usage des techniques de stress, notamment la privation de
sommeil, les manipulations en termes de contrainte alimentaire, le maintien
dans des positions pénibles et douloureuses et l’utilisation de chiens.
Certaines de ces techniques violeraient l’interdiction internationale
absolue de tout traitement cruel, inhumain ou dégradant. Toutefois, les
autorités n’ont pas exclu le recours à ces techniques d’interrogatoire en
Afghanistan, à Guantánamo et dans d’autres lieux de détention tenus secrets.

« Engager des poursuites devant un tribunal militaire à l’encontre des
responsables présumés, filmés à Abou Ghraïb, ne suffira pas à rendre la
justice. Il est crucial que les responsabilités soient établies à tous les
échelons de la chaîne de commandement, y compris au niveau des officiers des
forces armées, des membres de la CIA et des personnels des entreprises sous
contrat privées », a déclaré Amnesty International.

2024 - Amnesty International Belgique N° BCE 0418 308 144 - Crédits - Charte vie privée
Made by Spade + Nursit