États-Unis : La déclaration des pertes civiles imputables à l’AFRICOM doit être améliorée

En réaction à un communiqué de presse du Commandement des États-Unis pour l’Afrique (AFRICOM) reconnaissant qu’une frappe aérienne a tué deux civils le 1er avril 2018 en Somalie :

« La reconnaissance de pertes civiles par l’AFRICOM constitue une grande avancée par rapport à ses déclarations précédentes niant toute victime civile lors des frappes aériennes de l’armée américaine en Somalie, a déclaré Daphne Eviatar, directrice de la campagne Pas de sécurité sans droits humains à Amnesty International États-Unis.

« Cependant, il s’agit seulement d’un premier pas. De nouvelles procédures d’enquête doivent encore être mises en place et tous les cas de civils morts ou blessés que nous avons relevés doivent faire l’objet d’une nouvelle enquête.

« Cette première réponse ne consolera guère les proches et l’entourage des victimes de ces bombardements et d’autres attaques aériennes qui n’ont reçu ni communication, ni soutien de l’AFRICOM.

« Le fait que des ONG arrivent à enquêter plus précisément sur les pertes civiles des frappes de l’AFRICOM que l’armée américaine elle-même montre que ses procédures d’enquête et d’information sur les pertes civiles comportent des problèmes très graves et qu’un contrôle efficace et indépendant est nécessaire. »

Complément d’information

Avant de publier son récent rapport intitulé The Hidden US War in Somalia, Amnesty International a mené une enquête pendant neuf mois en interrogeant des témoins et des survivants de 15 attaques aériennes qui ont eu lieu en 2017 et 2018. Parmi celles-ci figurait le bombardement de la ville d’El Burr, le 1er avril 2018, dans lequel l’AFRICOM reconnaît désormais que deux civils ont été tués. Les recherches d’Amnesty International laissaient supposer qu’un certain nombre de personnes, dont au moins deux civils, avaient été tuées lorsque le camion où elles se cachaient avait été touché par une frappe aérienne américaine, qui faisait partie d’une série d’attaques visant des véhicules dans les zones contrôlées par Al Shabab. Toutefois, l’organisation n’avait pas pu rassembler assez d’éléments permettant de prouver cette allégation, si bien que la description de la frappe n’avait pas été intégrée dans son rapport.

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