États-Unis. La mort d’un garçon de 15 ans renforce l’inquiétude au sujet de la sécurité des pistolets Taser

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

La mort, dans le Michigan, d’un adolescent de 15 ans qui avait reçu une décharge de pistolet Taser souligne la nécessité de tester davantage la sécurité des armes à impulsion électrique, a déclaré Amnesty International ce lundi 23 mars.

« Cette fois-ci encore, la police a utilisé un pistolet Taser dans des circonstances où aucune vie ne semblait menacée, a déclaré Angela Wright, chargée des recherches sur les États-Unis au sein d’Amnesty International. Nous ne connaissons pas tous les détails de cette affaire, mais il est évident qu’il existe d’autre moyen d’immobiliser un adolescent non armé que d’utiliser une arme paralysante à impulsion électrique. »

Selon les informations rassemblées par Amnesty International, il s’agit du deuxième mineur qui meurt cette année aux États-Unis après avoir reçu une décharge d’un pistolet Taser. Le nombre total de personnes mortes aux États-Unis après qu’un Taser ait été utilisé contre elles s’élève à 351 depuis juin 2001.

« Les pistolets Taser ne sont pas aussi sûrs qu’on les a décrits, a affirmé Angela Wright. Une enquête exhaustive sur leur degré de sécurité doit absolument être menée pour éviter que d’autres personnes ne meurent du fait d’une utilisation à mauvais escient de ces armes. »

Peu d’informations sont disponibles sur cette affaire mais la police a indiqué dans un communiqué de presse que le jeune garçon - dont l’identité n’a pas été révélée - avait été visé alors qu’il « tentait d’agresser » des policiers de Bay City appelés sur les lieux pour mettre fin à une dispute entre deux hommes dans un appartement. Le garçon serait entré dans un état de détresse médicale immédiatement après avoir été électrocuté et a été déclaré mort à l’hôpital.

En décembre dernier, Amnesty International a rendu public un rapport sur les problèmes liés à l’utilisation des armes à impulsion électrique par les forces de l’ordre. Cette étude reprenait des données médicales suggérant que l’utilisation de telles armes peut déclencher une réaction mortelle chez des personnes déjà fragilisées par des stupéfiants, l’agitation ou un problème de santé. Le rapport décrivait également des cas où des personnes apparemment en bonne santé étaient mortes après avoir été électrocutées par un Taser.

En janvier, un garçon non armé âgé de dix-sept ans est mort en Virginie après que la police venue sur place pour un incident survenu dans la rue lui eut envoyé une décharge avec un pistolet paralysant dans son appartement. En mars 2008, Darryl Turner, également âgé de dix-sept ans, est mort en Caroline du Nord après que la police lui eut infligé une décharge avec un Taser à la suite d’une altercation dans le magasin dans lequel il travaillait. Un enregistrement vidéo a montré un policier envoyant des décharges en direction de la poitrine de l’adolescent qui était debout, non armé, les bras le long du corps. Le coroner a statué que le décès résultait d’une perturbation fatale du rythme cardiaque provoquée à la fois par le stress et les décharges du Taser. Ce décès est l’un des 50 décès au moins aux États-Unis pour lesquels un coroner a statué que l’utilisation d’un Taser avait directement causé la mort ou y avait contribué.

« Ces morts provoquées par un recours disproportionné à la force de la part de la police ou par l’utilisation d’armes n’ayant pas été rigoureusement testées ou ne faisant pas l’objet de contrôles suffisants sont extrêmement préoccupantes », a conclu Angela Wright.

Amnesty International appelle les différents services américains responsables du maintien de l’ordre soit à cesser d’utiliser les pistolets Taser en attendant des tests supplémentaires sur leurs conditions de sécurité, soit à limiter leur utilisation aux situations dans lesquelles ils sont strictement nécessaires pour protéger des vies et pour éviter que les policiers utilisent des armes à feu.

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