Communiqué de presse

États-Unis. Les autorités pénitentiaires californiennes jouent avec la vie des grévistes de la faim

L’attitude des autorités pénitentiaires de Californie, qui ne cherchent pas à résoudre la crise des grèves de la faim dans les quartiers de haute sécurité, risque d’entraîner la mort de détenus, a déclaré Amnesty International.

Au mois de juillet, en Californie, plus de 30 000 prisonniers se sont mis en grève de la faim pour protester contre les conditions de détention inhumaines dans les quartiers de haute sécurité. Soixante-dix d’entre eux, voire plus, refusent toujours de s’alimenter.

« Au lieu de s’attacher à traiter les plaintes, les autorités pénitentiaires de Californie ont choisi de menacer les détenus de gavage et d’autres mesures disciplinaires. Elles ont aussi transféré certains prisonniers dans d’autres locaux. C’est tout simplement lamentable. », a déclaré Tessa Murphy, chargée de campagne sur les États-Unis à Amnesty International.

« Personne ne doit être puni pour avoir exercé de manière pacifique son droit à la liberté d’expression. Les autorités pénitentiaires californiennes doivent cesser de jouer avec la vie des gens et rencontrer l’équipe de médiation afin d’entamer un véritable processus de négociation ».

Amnesty International a reçu des informations selon lesquelles certains détenus en grève de la faim n’ont pas reçu les soins médicaux qui s’imposaient.

Cette semaine, les services pénitentiaires et de réinsertion de l’État de Californie ont publié un communiqué de presse où ils affirmaient avoir répondu à certaines revendications des détenus.

« Les récentes propositions des autorités pénitentiaires ne sont pas suffisantes, au vu des conditions inhumaines générales des quartiers de haute sécurité, notamment la longueur des périodes de détention à l’isolement, la privation de tout contact social et l’absence de programme de vie  », a ajouté Tessa Murphy.

« Les prisonniers qui ont purgé leur peine doivent impérativement pouvoir se réinsérer dans la société ».

Amnesty International appelle le CDCR à réduire la durée du « programme d’évaluation » (step down program) et à apporter des changements significatifs aux unités d’isolement, notamment dans la prison de Pelican Bay. Les autorités doivent prêter une attention particulière à l’augmentation des contacts sociaux et à la réinsertion.

Le 19 août, un tribunal fédéral a rendu une décision qui permettrait à l’État (de Californie) de nourrir de force les grévistes de la faim « risquant de mourir ou en grand danger physique ». Le tribunal a également estimé que l’État pouvait ignorer les demandes visant à ne pas réanimer les détenus dans le cas des grèves de la faim, notamment si l’État pensait que de telles demandes résultaient de pressions.

Alimenter de force un détenu en grève de la faim et disposant de toutes ses facultés mentales est contraire à la déontologie médicale et constitue une violation du droit à la liberté d’expression.

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