Sundar Pichai doit répondre devant le Congrès d’allégations de parti pris politique dans l’algorithme de recherche de Google. Le géant informatique fait également face à des questions concernant son prototype d’application pour le marché chinois, appelé projet Dragonfly, qui inscrirait des termes de recherche comme « droits humains » sur une liste noire et aiderait les autorités chinois à cibler les dissidents sur Internet.
« Sundar Pichai va devoir répondre à certaines questions sérieuses. Comment Google peut-il concilier le projet Dragonfly avec ses propres engagements en matière de respect des droits humains ? Est-ce que les profits comptent plus que les personnes pour Google ? Est-ce que Google écoutera les protestations de son propre personnel contre ses projets en Chine ?
« C’est un moment crucial pour la liberté d’Internet. Nous appelons le Congrès à demander des explications claires à Sundar Pichai et à le prier instamment d’abandonner le projet Dragonfly », a déclaré Joe Westby, chercheur sur les technologies et les droits humains à Amnesty International.
Le 26 novembre, Amnesty International a organisé une journée de protestations mondiales contre ce projet, et des centaines de collaborateurs de Google ont signé une lettre ouverte soutenant l’appel de l’organisation à abandonner Dragonfly.
« C’est un moment crucial pour la liberté d’Internet. Nous appelons le Congrès à demander des explications claires à Sundar Pichai et à le prier instamment d’abandonner le projet Dragonfly »
Amnesty International vient également de mettre en ligne une nouvelle vidéo satirique dans laquelle une fausse représentante de Google balaie les critiques émises par « le personnel de Google, Amnesty International et tout un tas d’autres organisations de défense des droits humains ». Celle-ci est la suite d’une fausse annonce de recrutement pour le projet Dragonfly qu’Amnesty International avait réalisée pour faire connaître la campagne #DropDragonfly au personnel de Google en la diffusant sur LinkedIn.
Amnesty International a également publié une lettre ouverte signée par 61 ONG et 11 personnes, dont Edward Snowden.
Cette lettre contient notamment le passage suivant :
« Faciliter l’accès des autorités chinoises aux données personnelles, comme le décrivent certaines informations parues dans les médias, serait particulièrement irresponsable. Si de telles fonctionnalités étaient mises en place, il existerait un réel risque que Google n’aide directement le gouvernement chinois à arrêter ou emprisonner des personnes pour avoir simplement exprimé leur opinion sur Internet, ce qui rendrait l’entreprise complice de violations des droits humains. »