« Le gouvernement de Donald Trump défie le droit international et prépare une crise à la frontière en proposant des mesures qui auraient des conséquences dramatiques et irréparables pour des milliers de familles qui n’ont eu d’autre choix que partir de chez elles afin de protéger leurs enfants, a déclaré Erika Guevara-Rosas, directrice du programme Amériques à Amnesty International.
« Le président Donald Trump se montre impitoyable et ne tient aucun compte des terribles épreuves traversées par les personnes qui ont quitté le Honduras et d’autres pays d’Amérique centrale et qui effectuent ce dangereux périple. Son gouvernement doit cesser de mener une campagne délibérée de violations des droits humains à l’égard de personnes qui recherchent la sécurité, et reconnaître immédiatement que toute personne a le droit, au titre de la législation des États-Unis et du droit international, de demander une protection. »
Margaret Huang, directrice d’Amnesty International États-Unis, a ajouté :
« Le fait d’interdire à des personnes de demander l’asile constituerait alors une violation directe du droit national et du droit international, et mettrait des vies en danger. Cela constituerait le point culminant de plusieurs années d’une politique haineuse considérant comme des criminels des familles cherchant une protection, et des personnes recherchant désespérément la sécurité seraient alors renvoyées vers le danger.
« Le fait d’interdire à des personnes de demander l’asile constituerait alors une violation directe du droit national et du droit international, et mettrait des vies en danger. »
« Les personnes dont la vie est menacée par ce projet cruel ne représentent absolument pas une menace pour la sécurité. Ce sont des gens comme vous et moi, à la différence près qu’ils ont été forcés de s’enfuir pour échapper à la violence et à la persécution, et afin de sauver leur vie. Ils demandent simplement qu’on leur donne la possibilité de trouver la sécurité. Ils méritent notre compassion, pas notre mépris. »
Le 25 octobre, une délégation d’Amnesty International s’est rendue dans le camp constitué de tentes, à Tornillo, au Texas, qui abrite plusieurs milliers d’enfants migrants, y compris des enfants demandeurs d’asile. Cette semaine, Amnesty International a également envoyé une délégation observer la caravane de personnes réfugiées et en quête d’asile à la frontière entre le Mexique et le Guatemala, et rassembler des informations sur les mesures prises par les autorités des deux pays.
« Ce que nous avons pu observer dans le camp de tentes de Tornillo ne fait que souligner l’immense tragédie qui se produit déjà aux États-Unis, a déclaré Margaret Huang, qui a fait partie de cette délégation. Les autorités des États-Unis doivent prendre immédiatement les mesures nécessaires pour accélérer la remise en liberté des plus de 1 100 enfants détenus dans ce camp depuis plus longtemps que cela n’est légalement permis. Nous ne devons pas continuer de les trahir en laissant ces dangereuses propositions devenir une politique. »
Ces visites ont eu lieu plusieurs semaines après le lancement du nouveau rapport de l’organisation révélant les dangereuses conséquences en termes de droits humains du rejet illégal de personnes à la frontière de la part du gouvernement de Donald Trump, et que le nombre de familles séparées à la frontière est nettement plus élevé que ce qui avait été annoncé précédemment.
De plus, Amnesty International demande à ses membres et sympathisants à travers le monde de se mobiliser et d’agir, notamment en exprimant en ligne leurs commentaires au sujet des propositions visant à autoriser la détention d’enfants pour une période indéterminée au lieu d’un placement chez des proches ou des parrains aux États-Unis.