« Le lancement d’une opération militaire n’est pas seulement le signe d’une aggravation des tensions entre le gouvernement fédéral et les autorités régionales du Tigré, il met aussi en péril la vie de nombreuses personnes et menace d’entraîner une escalade des violations des droits humains en Éthiopie, a déclaré Deprose Muchena, directeur régional pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe à Amnesty International.
« Nous demandons aux autorités éthiopiennes fédérales et régionales de veiller au respect du droit international relatif aux droits humains dans la région du Tigré, et de veiller à la protection de la vie des personnes. L’utilisation de la force meurtrière doit être limitée aux cas où elle est strictement inévitable face à une menace imminente de mort ou de grave blessure.
« Le lancement d’une opération militaire n’est pas seulement le signe d’une aggravation des tensions entre le gouvernement fédéral et les autorités régionales du Tigré, il met aussi en péril la vie de nombreuses personnes et menace d’entraîner une escalade des violations des droits humains en Éthiopie. »
« Nous demandons aussi aux autorités de rétablir immédiatement les communications téléphoniques et Internet dans le Tigré pour que les gens puissent communiquer entre eux conformément au droit à la liberté d’expression, et de permettre la surveillance de la situation des droits humains dans la région. »
Complément d’information
Le 4 novembre 2020 au matin, le Premier ministre Abiy Ahmed a annoncé avoir ordonné aux Forces nationales de défense éthiopiennes (FNDE) de lancer une opération militaire contre la région du Tigré, accusant le gouvernement du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), le parti au pouvoir dans cette région, d’avoir attaqué le Commandement du Nord basé à Mekelé, la capitale régionale, après « plusieurs mois de provocations persistantes et d’incitation à la violence par le TPLF ».
« La dernière ligne rouge a été franchie avec les attaques de ce matin et le gouvernement fédéral est donc contraint de s’orienter vers la confrontation militaire. », a-t-il déclaré.