Muleya Mwananyanda, directrice d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe, a déclaré : « L’adoption par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies d’une résolution renouvelant le mandat de la Commission internationale d’experts des droits de l’homme sur l’Éthiopie montre qu’il est essentiel de continuer à recueillir des informations sur les crimes de droit international et les atteintes aux droits humains qui sont actuellement commis dans le pays, et à préserver les preuves de ces crimes.
« Cette décision permet aux victimes des violations des droits humains qui ont lieu en ce moment en Éthiopie d’espérer qu’elles ne sont pas seules, que tous ceux qui pourraient être pénalement responsables sont surveillés et qu’elles pourront obtenir justice, vérité et réparation.
« Le gouvernement éthiopien doit accorder toutes les facilités d’accès à la Commission et soutenir sans réserve son travail. L’Assemblée générale des Nations unies doit appuyer le mandat donné à la Commission, notamment en la dotant des ressources et des effectifs dont elle a besoin. Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme et la Commission éthiopienne des droits humains devraient eux aussi apporter leur plein soutien et coopérer en facilitant l’accès aux informations et aux éléments de preuve qu’ils détiennent. »
Complément d’information
Cela fait plusieurs dizaines d’années qu’Amnesty International recueille des informations sur de graves atteintes aux droits humains commises en Éthiopie qui constituent des crimes au regard du droit international. En ce qui concerne le conflit en cours dans le nord du pays, l’organisation dispose d’éléments sur des crimes perpétrés par toutes les parties, y compris des crimes de guerre.
Du fait de certaines lacunes du droit pénal éthiopien, les victimes des graves atteintes aux droits humains commises aujourd’hui et dans le passé ne peuvent obtenir justice, vérité et réparation. L’impunité est aggravée par le fait que le gouvernement ne peut exercer sa compétence sur certaines des forces en présence, notamment les Forces de défense érythréennes et les forces tigréennes, qui sont soupçonnées d’être responsables de violations et d’atteintes dans le nord de l’Éthiopie.
Amnesty International rappelle que tous les États ont compétence pour juger les crimes de droit international, quel que soit le lieu où ceux-ci ont été commis et quelle que soit la nationalité du suspect ou des victimes.