Après l’expulsion forcée de centaines de Roms du camp de Gianturco à Naples vendredi 7 avril au matin, Catrinel Motoc, chargée de campagne régionale à Amnesty International, a déclaré :
« À 7 heures du matin aujourd’hui, des dizaines de policiers ont fait irruption dans le campement de Gianturco, à l’extérieur de Naples, pour expulser de force des centaines de Roms de leurs logements. Vers 11 heures, il ne restait plus que des vêtements, des jouets, des meubles, des matelas et des bonbonnes de gaz que beaucoup de personnes avaient dû abandonner.
« C’était écœurant. Nous avons vu des gens cruellement mis à la porte de foyers dans lesquels ils résidaient depuis plusieurs années, sans être dûment consultés, sans préavis suffisant et sans compensation. Beaucoup n’ont nulle part où aller.
« Craignant une expulsion brutale, des dizaines de familles avaient déjà quitté le camp pour chercher un abri. Le matin, des bus ont emmené une partie de ceux qui restaient vers un camp éloigné appelé « Via del Riposo », sur un site qui avait été ciblé par des pyromanes lors de crimes motivés par la haine. D’autres sont maintenant sans abri, beaucoup restent en dehors du camp avec leurs affaires, sans savoir où ils dormiront cette nuit.
« Bien que le personnel d’Amnesty International ait été autorisé à observer cette expulsion, il est honteux que les journalistes n’aient pas pu rentrer dans le camp. Si les autorités n’avaient rien à cacher, pourquoi n’ont-elles pas laissé les journalistes passer la clôture du camp ?
« L’opération de Gianturco n’est que la dernière d’une longue liste d’expulsions forcées visant des Roms à travers l’Italie. Cette cruauté doit cesser et les autorités italiennes doivent rendre des comptes devant la Commission européenne pour la discrimination et la ségrégation qu’elles continuent d’infliger aux Roms. »
Les autorités de Naples doivent prendre des mesures pour qu’une aide d’urgence soit fournie aux familles privées de logement ce matin, notamment un abri adéquat, de l’eau, de la nourriture et tous les soins médicaux dont elles pourraient avoir besoin.
Complément d’information
Le Financial Times a révélé jeudi 6 avril que la Commission européenne avait bloqué une action contre l’Italie pour discrimination envers les Roms.
Amnesty International avait déclaré que cette expulsion forcée priverait d’abri des centaines de personnes.