FÉDÉRATION DE RUSSIE : Grigori Pasko doit être libéré immédiatement. Amnesty International exige l’acquittement et la libération sans délai du journaliste et militant écologiste

Index AI : EUR 46/068/02

Amnesty International demande l’acquittement et la libération sans délai du journaliste et militant écologiste russe Grigori Pasko, condamné pour trahison à quatre ans d’emprisonnement, et qui purge actuellement sa peine dans une colonie pénitentiaire de Russie extrême-orientale.

" La condamnation de Grigori Pasko et son maintien en détention, pour avoir simplement voulu exercer son droit fondamental à la liberté d’expression, est un exemple de plus du déni de justice opposé en Fédération de Russie à nombre de victimes de violations des droits humains ", a déclaré Amnesty International.

Grigori Pasko était reporter pour un journal de la Flotte russe du Pacifique, lorsqu’il a été arrêté en 1997. Il était accusé d’avoir communiqué des informations présumées sensibles à la presse japonaise. Les organisations russes et internationales de défense des droits humains avaient vivement protesté contre cette arrestation et Grigori Pasko avait finalement été acquitté en 1999 de toutes les charges d’espionnage qui pesaient contre lui. Il avait été condamné pour des faits mineurs par un tribunal de Russie d’Extrême-Orient, qui l’avait immédiatement remis en liberté en vertu d’une amnistie. Le journaliste a cependant été condamné en appel en décembre 2001, par un tribunal militaire de Vladivostok, à quatre années d’emprisonnement, pour trahison et espionnage.
Amnesty International a dès le départ adopté Grigori Pasko comme prisonnier d’opinion, dans la mesure où elle considère qu’il a été emprisonné uniquement pour avoir voulu exprimer ses convictions non violentes. La Journée internationale des droits humains, qui a lieu le 10 décembre, est l’occasion pour tous les membres de l’organisation, répartis dans 140 pays de la planète, d’agir ensemble pour obtenir la libération immédiate et inconditionnelle de Grigori Pasko.

" Les pressions internationales ont joué un rôle crucial lors du premier procès de Grigori Pasko, a déclaré le militant russe des droits humains Alexeï Simonov. Cette nouvelle campagne des organisations de défense des droits humains peut déboucher sur sa libération. Je suis certain que la Cour européenne des droits de l’homme se saisira de son cas et qu’elle condamnera la justice russe. "

" Les informations divulguées par Grigori Pasko ne menaçaient en rien la sécurité nationale russe, a souligné Amnesty International. Il n’aurait jamais dû être emprisonné. En tant que partie au Pacte international relatif aux droits civils et politiques et à divers autres traités internationaux relatifs aux droits humains, la Fédération de Russie doit respecter les obligations qu’elle a contractées et garantir les droits fondamentaux qui figurent dans la Déclaration universelle des droits de l’homme. En libérant sans délai Grigori Pasko, le gouvernement russe indiquera clairement qu’il est décidé à promouvoir et à faire respecter les droits fondamentaux de tous. "

Contexte
Grigori Pasko a filmé en 1993 un navire de la marine russe en train de déverser des munitions et des déchets radioactifs dans la mer du Japon. Dans ce reportage, ainsi que dans une série d’articles, il dénonçait la menace que constituait pour l’environnement l’état de vétusté de certains bâtiments de la Flotte russe du Pacifique, et notamment de ses sous-marins nucléaires. Il a également dénoncé la corruption qui sévissait au sein de la Flotte et a communiqué à des journalistes japonais des informations concernant ces questions et appartenant au domaine public.
Amnesty International estime que les poursuites engagées contre lui répondaient visiblement à une volonté politique de le punir, pour avoir dénoncé la corruption qui régnait au sein de la Flotte du Pacifique et le déversement de déchets nucléaires dans l’océan. L’organisation de défense des droits humains considère que cette affaire constitue une atteinte flagrante aux normes nationales et internationales protégeant la liberté d’expression, que l’État russe est tenu de respecter.
Les avocats de Grigori Pasko ont introduit un recours devant le Présidium de la Cour suprême de Russie, demandant que le verdict soit annulé et que leur client soit immédiatement libéré.

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