AMNESTY INTERNATIONAL BELGIQUE FRANCOPHONE
Bruxelles, le 29 novembre 2010
Aasia Bibi a été arrêtée en juin 2009. Cette habitante d’Ittanwali travaillait dans une exploitation agricole et la femme d’un des anciens du village lui a demandé d’aller chercher de l’eau potable. Des ouvrières agricoles musulmanes auraient refusé de boire cette eau, affirmant qu’il était sacrilège et « sale » d’accepter de l’eau de la part d’Aasia Bibi car elle n’était pas musulmane. Celle-ci s’est offusquée et aurait demandé « Ne sommes-nous pas des êtres humains ? », ce qui a déclenché une dispute.
Les femmes musulmanes se seraient plaintes auprès de Qari Salim, le dignitaire religieux du village, des propos offensants à l’égard du prophète Mahomet tenus par Aasia Bibi. Qari Salim a averti la police locale qui l’a arrêtée et accusée d’avoir insulté le prophète.
Le 8 novembre, Aasia Bibi, 45 ans et mère de cinq enfants, a été reconnue coupable de blasphème pour avoir insulté le prophète Mahomet. Elle a été condamnée à mort en application des articles 295-B et 295-C du Code pénal pakistanais par un tribunal de Nankana, à environ 75 kilomètres à l’ouest de Lahore, dans la province du Pendjab.
Elle est maintenue en détention à l’isolement depuis juin 2009 et affirme ne pas avoir pu s’entretenir avec un avocat, ni durant son incarcération, ni le dernier jour du procès.
Même si le président pakistanais a annoncé un moratoire sur toutes les exécutions capitales jusqu’au 31 décembre 2010, la sentence qui frappe Aasia n’est pas levée.
Cette action sera aussi l’occasion d’attirer l’attention sur le fait que les lois relatives au blasphème sont utilisées contre toutes les minorités religieuses, musulmanes ou non.
Si vous désirez agir :
Amnesty appelle à un rassemblement silencieux et invite à allumer une bougie devant l’ambassade du Pakistan à Bruxelles,
le 2 décembre, de 17 à 18 heures.
Avenue Delleur 57 à 1170 Watermael-Boitsfort
Pour agir :