« Aujourd’hui, la fraternité l’a emporté »
« Cette décision est un grand soulagement. J’étais convaincue que j’étais dans mon droit d’aider ces enfants. Face aux violations des droits des réfugiés et migrants, j’ai fait et je ferai mon devoir de citoyenne de les aider comme je peux. Aujourd’hui, la fraternité l’a emporté. »
Lola Schulmann, responsable du travail de plaidoyer concernant les personnes réfugiées et migrantes à Amnesty International France, a déclaré : « En retirant les accusations, le parquet confirme que les poursuites contre Martine Landry n’ont pas lieu d’être. Cette décision de désistement s’imposait, c’était la chose à faire. Martine Landry comme d’autres citoyen·ne·s qui se sont montrés solidaires des personnes réfugiées et migrantes ne devraient pas être harcelés ni intimidés, et encore moins à travers l’utilisation abusive de la justice pénale. »
Laure Palun, directrice de l’association d’assistance Anafé, a déclaré : « Martine Landry n’aurait jamais dû faire l’objet de poursuites. Cette décision du parquet va dans le bon sens. C’est un soulagement pour Martine Landry et un signe d’espoir pour toutes les personnes qui défendent les droits des personnes réfugiées ou migrantes. Cependant, certaines sont toujours poursuivies pour des actions similaires. Il faut aller plus loin et supprimer une fois pour toutes le « délit de solidarité » et rendre ainsi impossible les poursuites pénales à l’encontre de personnes dont les actions ne sont motivées que par un élan de fraternité. »
Complément d’information
Retraitée âgée de 76 ans, Martine Landry est une militante d’Amnesty International France, qui a été poursuivie pour avoir « facilité l’entrée irrégulière » de deux mineurs guinéens de 15 ans, en 2017. Elle a été acquittée en première instance, puis le parquet ayant fait appel de cette décision, elle encourait jusqu’à cinq ans de prison et 30 000 euros d’amende. Ce retrait met fin à trois années de harcèlement et d’incertitude pour Martine Landry.