L’enquête sur l’exécution de trois militantes kurdes à Paris doit être menée sans délai et de manière exhaustive, a déclaré Amnesty International.
Les corps de Sakine Cansiz, membre fondatrice du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Fidan Dogan et Leyla Söylemez ont été retrouvés au Centre d’information du Kurdistan à Paris dans la nuit du mercredi 9 au jeudi 10 janvier.
« La justice doit être rendue dans cette affaire d’homicides qui pourraient avoir un caractère politique, et aucune piste ne doit être laissée de côté par les autorités françaises », a déclaré John Dalhuisen, directeur du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International.
« Les autorités turques doivent coopérer pleinement avec les enquêteurs pour que les responsables présumés soient déférés à la justice. »
Ces homicides ont eu lieu alors même que le gouvernement de la Turquie et le PKK ont entamé des négociations de paix.
« Les deux parties doivent veiller à ce que ces homicides ne fassent pas avorter les négociations visant à mettre fin à des décennies de conflit et aux atteintes aux droits humains qui ne cessent d’être commises », a déclaré John Dalhuisen.
Environ 40 000 personnes seraient mortes depuis 1984, date à laquelle les affrontements armés ont débuté entre le PKK et les forces armées turques. Le conflit a également donné lieu à de nombreuses atteintes aux droits humains, tant dans le sud-est dominé par les Kurdes que dans le reste du pays. Le PKK demande notamment plus d’autonomie pour les Kurdes. Au cours des dernières années, les affrontements armés entre les forces armées et le PKK ont augmenté en dépit de tentatives hésitantes de négociations.