GAMBIE : Le gouvernement laisse passer une occasion de promouvoir les droits humains

Index AI : AFR 27/002/02

Amnesty International s’est déclarée profondément déçue de l’absence de représentants du gouvernement gambien à la réunion du Comité des droits de l’homme des Nations unies, qui s’est tenue à Genève afin de discuter de la situation des droits humains en Gambie.

« Leur absence est particulièrement regrettable compte tenu des attaques systématiques contre la liberté d’expression et la liberté de la presse, du harcèlement des défenseurs des droits humains et des journalistes, du maintien en détention sans jugement de prisonniers politiques et de l’inaction du gouvernement pour mettre fin à la mutilation génitale féminine, qui reste une pratique très répandue », a déclaré l’organisation.

En tant qu’État partie au Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) depuis 1979, la Gambie a l’obligation de soumettre des rapports périodiques sur les mesures prises pour mettre en application ce pacte. Le PIDCP comporte des dispositions aussi importantes que le droit à la vie, le droit de ne pas être soumis à la torture, le droit à la liberté et à un procès équitable, ainsi que le droit à la liberté d’opinion et d’expression. Le gouvernement gambien n’a soumis aucun rapport au cours des dix-sept dernières années.

En l’absence de rapport, le Comité des droits de l’homme, qui contrôle l’application du PIDCP, a décidé d’étudier la situation en Gambie, dont la participation à cette réunion était donc particulièrement importante.

Le Comité a demandé une dernière confirmation de la présence gambienne juste une demi-heure avant le début de la réunion. Ce n’est qu’à ce moment qu’il aurait appris que la délégation n’avait, en fait, pas quitté la Gambie en raison d’un problème technique de l’avion. Aucun représentant de la mission permanente de la Gambie aux Nations unies n’a été en mesure de les remplacer.

Aucun représentant n’étant présent, le Comité a dû, conformément à la procédure, continuer son observation de la Gambie en séance privée, rendant impossible un examen public de la situation des droits humains.

La Gambie a signé les principaux traités relatifs aux droits humains, mais doit toujours soumettre 21 rapports sur leur application. Amnesty International considère que la préparation et la soumission d’un rapport à un organisme de surveillance d’un traité, l’examen public de ce rapport et l’application de recommandations issues de cet examen sont des éléments décisifs du système de traité permettant de concrétiser les engagements en actions.

« Nous espérons que le gouvernement gambien appliquera la totalité des recommandations contenues dans les conclusions du Comité des droits de l’homme et fournira rapidement les rapports attendus. Actuellement, il ne considère pas avec sérieux ses obligations », a déclaré Amnesty International.

Complément d’information
Le Comité des droits de l’homme tient actuellement sa 75e session aux Nations unies, à Genève (Suisse).

Des informations supplémentaires sur la réunion du Comité des droits de l’homme sont disponibles sur le site : www.unhchr.ch, ou en contactant le Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, par courrier (Palais des Nations, 8-14 avenue de la Paix, CH-1211 Geneva 10), ou par téléphone (+41 22 9179000).

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