Gambie. Les détenus doivent être inculpés ou libérés

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

ÉFAI - 12 mars 2010

Amnesty International appelle le gouvernement gambien, ce vendredi 12 mars, à inculper ou libérer immédiatement tous les fonctionnaires de l’ancien gouvernement interpellés au cours de la vague d’arrestations de la semaine dernière.

Les fonctionnaires détenus, parmi lesquels figureraient Ensa Badjie, ancien inspecteur général de la police et Sarjo Fofona, commandant de la marine nationale n’ont pas le droit de recevoir de visites de leurs avocats ou de leurs familles. La constitution gambienne stipule que toute personne interpellée doit être inculpée dans les 72 heures suivant son arrestation.

« En procédant à cette série d’arrestations et de mises en détention arbitraires, les autorités gambiennes ont une fois de plus montré leur mépris flagrant pour les droits humains », a déclaré Erwin van der Borght, directeur du programme Afrique d’Amnesty International.

Amnesty International a rassemblé des informations sur de nombreux cas de personnes arrêtées et détenues sans avoir été inculpées, souvent privées de tout contact avec leurs familles ou leurs avocats.

L’organisation a appelé à de nombreuses reprises les autorités gambiennes à mettre fin aux arrestations et détentions arbitraires visant des opposants réels ou présumés du gouvernement, opérations qui se sont multipliées depuis la tentative ratée de coup d’État en mars 2006.

Dans un rapport soumis au Conseil des droits de l’homme des Nations unies en février de cette année, le gouvernement gambien lui-même fait référence aux garanties inscrites dans la Constitution gambienne contre les arrestations et détentions arbitraires et précise que l’article de la Constitution qui interdit la torture et les traitements inhumains ou dégradants n’est pas susceptible de dérogation.

« Les nombreuses personnes toujours détenues sans avoir été inculpées et qui, pour quelques-unes d’entre elles risquent la torture, envoient un message très différent, a déclaré Erwin van der Borght. Il est grand temps pour le gouvernement de respecter sa propre constitution et de remplir ses obligations en matière de droits humains. Les personnes arrêtées doivent être inculpées d’une infraction dûment reconnue par la loi ou libérées. »

Complément d’information

Amnesty International a attiré l’attention sur la situation des personnes toujours détenues dans des centres de détention secrets dans le pays, notamment des casernes et des prisons secrètes dans des postes de police éloignés, dans un rapport soumis au Conseil des droits de l’homme des Nations unies avant l’Examen périodique universel (EPU) de la Gambie qui a eu lieu le 10 février de cette année.

L’EPU est l’occasion pour le Conseil des droits de l’homme des Nations unies d’examiner le bilan en matière de droits humains de tous les États membres. La situation de chaque pays fait l’objet d’un examen tous les quatre ans ; l’objectif est de veiller à ce que les États s’acquittent de leurs obligations et de leurs engagement en matière de droits humains.

Pour plus d’informations sur la situation en Gambie, notamment pour consulter le rapport soumis par Amnesty International avant l’examen périodique universel de la Gambie, cliquez ici.

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