Dans une lettre ouverte au PDG de Google, Sundar Pichai, publiée le 28 août, Amnesty International et 13 organisations de défense des droits humains demandent à Google de répondre à des questions simples au sujet de l’application appelée « Projet Dragonfly » (libellule) en interne, qui bloquerait certains sites et termes de recherche afin de se conformer aux règles strictes de la censure chinoise. The Intercept a publié des informations sur cette application le 1er août, mais Google n’a toujours pas réagi publiquement.
« Le gouvernement chinois mène une politique de censure et de surveillance sur Internet parmi les plus répressives au monde. Il est tout simplement inacceptable que les dirigeants de Google se taisent alors que leur entreprise envisagerait de participer activement à des violations des droits à la liberté d’expression et à la vie privée de millions de personnes en Chine, a déclaré Anna Bacciarelli, chercheuse sur les technologies et les droits humains à Amnesty International.
« Le gouvernement chinois mène une politique de censure et de surveillance sur Internet parmi les plus répressives au monde. »
« En 2010, Google s’est retiré de la Chine, évoquant les restrictions de la liberté d’expression. Depuis, le gouvernement chinois a resserré son étau sur la liberté du Web, et il semble que Google tourne le dos à ses principes. Sundar Pichai est-il prêt à réaffirmer les engagements pris par Google de ne pas développer de recherche censurée ? Ou bien va-t-il capituler et s’accommoder des violations des droits humains dans le but d’avoir accès au marché chinois ? »
Dans leur lettre ouverte, les ONG demandent à Google de :
- réaffirmer l’engagement pris en 2010 par l’entreprise de ne pas fournir de services censurés de moteur de recherche à la Chine ;
- dévoiler sa position sur la censure en Chine et les éventuelles mesures que Google prend pour offrir des garanties contre les violations des droits humains liées au projet Dragonfly et aux autres services d’applications mobiles en Chine ;
- garantir des protections pour les lanceurs d’alerte et les employés qui expriment leur opinion lorsque l’entreprise ne remplit pas ses engagements en termes de droits humains.