Le gouvernement est prêt à s’en prendre à quiconque défend les droits humains

L’agression du frère d’Itai Dzamara, militant pro-démocratie victime d’un enlèvement, par des agents de la sûreté de l’État du Zimbabwe doit faire l’objet d’une enquête urgente et impartiale en vue de traduire les responsables présumés en justice, a déclaré Amnesty International mardi 19 avril 2016.

Des agents de la sûreté de l’État ont donné des coups de poing et de matraque à Patson Dzamara et l’ont ensuite forcé à boire quatre litres d’eau, après qu’il a organisé une manifestation pacifique lors des célébrations de la Journée de l’indépendance le 18 avril, auxquelles assistait le président Robert Mugabe, au stade national de Harare.

Patson Dzamara tenait une pancarte sur laquelle on pouvait lire « Indépendant mais pas libre – où est mon frère Itai  », près d’une tente abritant des personnalités, lorsqu’une dizaine d’agents s’en sont pris à lui.

«  Attaquer Patson Dzamara simplement parce qu’il brandissait une pancarte illustre une nouvelle fois le fait que le gouvernement zimbabwéen est prêt à s’en prendre à quiconque met en lumière son terrible bilan des droits humains, a déclaré Deprose Muchena, directeur du bureau d’Amnesty International pour l’Afrique australe.

«  L’ironie de la situation n’échappera pas au peuple du Zimbabwe : cette agression s’est déroulée lors de la Journée de l’indépendance. C’est une manœuvre flagrante visant à resserrer l’étau sur la liberté d’expression. Les agents de la sécurité de l’État ne peuvent pas être autorisés à commettre des atteintes aux droits humains en toute impunité. »

Itai Dzamara a disparu en mars 2015 après avoir été enlevé à bord d’une voiture par cinq inconnus à Glen View, une banlieue de Harare. Depuis lors, personne ne l’a revu. Malgré des demandes répétées, le gouvernement zimbabwéen n’a pas fourni de réponses à la famille Dzamara.

Au poste de police central de Harare, Patson Dzamara a été interrogé par des membres de l’Organisation centrale de renseignement (CIO) et des policiers de la section dédiée au maintien de l’ordre de la police nationale.

Il a été libéré vers 18 heures, heure locale, le jour même, et a été admis dans une clinique privée de Harare pour y être soigné.

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