communiqué de presse

Les gouvernements du monde entier doivent faire reculer les violences sexuelles à l’occasion d’un sommet

Les dirigeants mondiaux doivent prendre des mesures concrètes afin de mettre un terme aux violences sexuelles et liées au genre dans les situations de conflit, à l’occasion d’un sommet sans précédent présenté cette semaine par Angelina Jolie, envoyée spéciale du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), et William Hague, ministre britannique des Affaires étrangères, a déclaré Amnesty International.

Des ministres du monde entier, des experts de la société civile et d’anciennes victimes assisteront à ce sommet mondial visant à mettre fin aux violences sexuelles dans les situations de conflit. Il s’agira du rassemblement le plus large jamais organisé sur la question.

« William Hague et Angelina Jolie ont joué un rôle de premier plan en engageant des gouvernements du monde entier à débattre d’un des problèmes de droits humains les plus pressants de notre époque - il ne faut pas gâcher ce moment historique  », a déclaré Stephanie Barbour, responsable du Centre pour la justice internationale d’Amnesty International.

« Les États doivent saisir cette chance de s’engager à agir afin de prévenir les violences sexuelles et liées au genre dans les situations de conflit, d’enquêter sur celles-ci, de les sanctionner de manière efficace, et d’accorder réparations, protection et soutien aux victimes.  »

Les pays qui participent se voient demander d’adopter et de mettre en œuvre un plan d’action global visant à éradiquer ces atteintes aux droits humains.

Ce sommet survient alors que les violences sexuelles et liées au genre suscitent un tollé international assourdissant, notamment à la suite du viol et du meurtre de deux jeunes filles en Inde, des agissements du forcené Elliot Rodger, qui a pris pour cible et abattu des jeunes femmes aux États-Unis, et de l’enlèvement des écolières au Nigeria.

Si la couverture médiatique accordée à chacun de ces cas a poussé les gouvernements à agir, les autorités restent souvent passives face aux violences sexuelles commises dans le cadre des conflits, malgré le nombre choquant de personnes que cela touche.

« De l’Afghanistan à la République démocratique du Congo, en passant par le Nigeria, la Syrie et le Soudan, de nombreuses femmes et jeunes filles - mais aussi des hommes et des garçons - sont victimes de violences sexuelles et liées au genre  », a déclaré Stephanie Barbour.

« Cela cause non seulement de profondes souffrances, mais menace par ailleurs la paix et la sécurité, compromet le développement et perpétue les inégalités. »

Dans une série de recommandations rendues publiques avant le sommet, Amnesty International a souligné certains manquements graves à l’application du droit international, qui permettent que ces crimes restent impunis.

Ces recommandations montrent comment les procédures visant à rendre compte de ces crimes, et les enquêtes et les poursuites éventuelles peuvent et doivent être améliorées au niveau national et international.

Amnesty International exhorte les États à honorer leurs obligations aux termes du droit international, selon lesquelles ils sont tenus de prévenir et punir ces crimes, d’accorder des réparations aux victimes et de soutenir et protéger les défenseures des droits humains travaillant sur cette question. L’organisation demande par ailleurs que la coordination stratégique internationale de la prévention et de la réaction face à ces crimes soit améliorée.

La participation de centaines de représentants de la société civile du monde entier sera essentielle au succès du sommet. Amnesty International sera accompagnée par une délégation de neuf défenseures des droits humains venues d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie pour le sommet, qui se tient à Londres.

Les défenseures des droits humains sont en première ligne des initiatives visant à prévenir et recenser les crimes, et à obtenir justice et réparations pour les victimes des violences sexuelles et liées au genre dans les situations de conflit. Elles sont souvent elles-mêmes la cible d’attaques.

« Les États doivent s’engager de manière concrète à habiliter et protéger les défenseures des droits humains, afin qu’elles puissent continuer en toute sécurité leur travail en faveur des victimes de violences sexuelles et liées au genre », a déclaré Stephanie Barbour.

« Les engagements pris durant le sommet doivent être concrétisés dans les meilleurs délais et des ressources suffisantes doivent y être consacrées. Les victimes méritent mieux que des paroles creuses. »

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