Communiqué de presse

Grèce. Il faut empêcher que la mort d’un militant n’entraîne de nouvelles violences extrémistes

Les autorités grecques doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher toute nouvelle violence politique après la mort, à Athènes, d’un musicien et militant antifasciste, tué par un sympathisant d’extrême-droite aux premières heures du mercredi 18 septembre.

Pavlos Fyssas, 34 ans, bien connu pour ses opinions antifascistes, a été poignardé à mort tôt le matin du 18 septembre. D’après la police, des témoins ont identifié son agresseur, qui a été arrêté sur les lieux mêmes des faits. Âgé de 45 ans, cet homme, qui s’est déclaré membre du parti d’extrême-droite Aube dorée, aurait avoué le crime.

Le mouvement Aube dorée a nié toute implication dans cette attaque, mais la police s’est rendue à certains des bureaux du parti à des fins de perquisition. Plusieurs manifestations sont prévues dans la soirée du 18 septembre pour protester contre le meurtre de Pavlos Fyssas.

« Des violences politiques de cet ordre sont inacceptables partout, et l’histoire a montré qu’elles peuvent avoir de tristes conséquences si elles ne sont pas maîtrisées. Les autorités grecques doivent clairement faire savoir que de telles attaques ne peuvent être tolérées et que le ou les responsables doivent être traduits en justice », a déclaré Jezerca Tigani, directrice adjointe du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International.

« Maintes fois Amnesty International s’est dite préoccupée par l’augmentation, ces dernières années, de l’intolérance et de la violence, qui se manifestent par des actes publics de xénophobie et de racisme face auxquels les autorités n’ont que mollement réagi.

Il incombe aux autorités de contenir cette vague dangereuse avant qu’elle n’entraîne de nouvelles atteintes aux droits humains, qui menacent sérieusement la sécurité des personnes et leurs moyens d’exercer leurs droits à la liberté d’expression. Les gens doivent pouvoir exprimer leurs convictions politiques sans avoir à craindre des violences physiques. »

Juste avant sa mort, mardi 17 septembre au soir, Pavlos Fyssas aurait eu une discussion dans un bar d’Athènes. Alors qu’ils quittaient le bar, ses amis et lui sont tombés dans une embuscade tendue apparemment par un groupe d’extrême-droite.

Selon des témoins, entre 15 et 20 personnes ont pris part à l’embuscade. Plusieurs étaient vêtus de t-shirts noirs et de pantalons de style militaire, semblables à ceux que portent les sympathisants d’Aube dorée. La police a déclaré que le meurtrier de 45 ans est arrivé sur place quelques instants plus tard en brandissant un couteau, avec lequel il a tué Pavlos Fyssas.

Le meurtre a eu lieu après plusieurs années de mesures d’austérité, dans une Grèce soumise à une grave crise économique. Des opinions d’extrême-droite comme celles d’Aube dorée ont pendant ce temps fait de plus en plus d’adeptes en Grèce : le parti dispose actuellement de 18 sièges au parlement.

La semaine dernière, des sympathisants d’Aube dorée auraient attaqué un groupe de membres du Parti communiste grec, faisant huit blessés qui ont dû recevoir des soins. Le nombre d’agressions de migrants et de réfugiés, certaines mortelles, a lui aussi augmenté ces deux dernières années.

« Cette montée de la xénophobie, de l’intolérance et des attaques à motivation politique en Grèce fait réellement peur, et les autorités se doivent d’agir maintenant même afin d’empêcher que cette violence de s’étende jusqu’à échapper à tout contrôle », a ajouté Jezerca Tigani.

Toutes les infos
Toutes les actions
2024 - Amnesty International Belgique N° BCE 0418 308 144 - Crédits - Charte vie privée
Made by Spade + Nursit