Grèce. Les attaques visant des journalistes lors des manifestations ont des effets néfastes sur la liberté d’expression

Amnesty International est profondément préoccupée par de nouvelles informations faisant état d’attaques visant des journalistes lors des manifestations organisées à Athènes, les 6 et 7 avril 2012.

Amnesty International estime que ces faits présumés de recours arbitraire et abusif à la force contre des journalistes et des photographes portent atteinte aux droits de ces personnes à l’intégrité physique et de ne pas subir de mauvais traitements, mais qu’ils ont également des effets néfastes sur la liberté d’expression.

Ces dernières années, l’organisation a suivi les cas de plusieurs journalistes et photographes maltraités par la police alors qu’ils tentaient de rendre compte de manifestations organisées en Grèce pour protester contre l’austérité ou pour d’autres motifs. Il était facile d’identifier ceux qui ont été agressés comme des professionnels des médias. Certains ont déclaré avoir subi des mauvais traitements et avoir été insultés par la police à plusieurs reprises.

Aris Messinis, photographe de presse, a raconté à Amnesty International qu’il avait été agressé par la police à trois reprises alors qu’il couvrait une manifestation, le 17 novembre 2010. Manolis Kypreos, journaliste, souffre d’une perte totale d’audition depuis qu’un policier antiémeutes aurait jeté une grenade assourdissante dans sa direction. Il effectuait alors un reportage sur une manifestation contre l’austérité le 15 juin 2011. Dimitris Trimis, président de l’Union des rédacteurs des quotidiens d’Athènes, s’est fracturé la main après être tombé. Des policiers antiémeutes l’auraient poussé et frappé à coups de pied lorsqu’il leur a demandé de cesser de recourir à la force contre les manifestants descendus dans la rue le 29 juin 2011. Marios Lolos, président du Syndicat des reporters photographes grecs, a été hospitalisé et opéré d’un traumatisme crânien occasionné, semble-t-il, par les coups à l’arrière de la tête que lui aurait portés un policier antiémeutes à l’aide d’une matraque, le 7 avril 2012. Ce n’est pas la première fois que Marios Lolos est victime de mauvais traitements pendant qu’il effectue son travail de photographe. Il a déjà été frappé à la tête par la police à deux autres reprises dans le passé.

En compagnie d’autres reporters, Marios Lolos tentait de couvrir un rassemblement organisé sur la place Syndagma, en hommage à Dimitris Christoulas, un pharmacien à la retraite de 77 ans qui s’était suicidé. Selon les informations reçues, plusieurs autres journalistes et photographes ont été maltraités par la police antiémeutes lors de ce même rassemblement.

Amnesty International croit savoir qu’une enquête pénale et une enquête disciplinaire ont été ouvertes sur les brutalités infligées à Marios Lolos. Cependant, l’organisation prie de nouveau la Grèce de mener sans délai des enquêtes minutieuses, indépendantes et impartiales sur toutes les affaires de mauvais traitements subis par des journalistes et photographes pour que les auteurs de ces actes soient traduits en justice.

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