« S’en prendre à un petit média indépendant et à une journaliste qui rend compte d’une condamnation pour dommages environnementaux est une menace pour les informations d’intérêt public et illustre une nouvelle fois l’utilisation abusive du système judiciaire dans le but d’intimider les défenseur·e·s des droits humains et de décourager l’examen public.
« Le tribunal doit classer cette affaire scandaleuse et s’assurer que les journalistes et défenseur·e·s des droits humains qui travaillent sur l’environnement et d’autres sujets soient à l’abri des méthodes d’intimidation mises en œuvre par les entreprises qui cherchent à les réduire au silence.
« Cette action judiciaire présente toutes les caractéristiques d’une poursuite judiciaire stratégique contre la mobilisation du public (ou « poursuite-bâillon »), ce type de procédures étant largement utilisées pour faire taire les journalistes et les militant·e·s. Cette affaire souligne qu’il est urgent d’adopter la Directive de lutte contre les poursuites-bâillons au sein de l’Union européenne, afin de protéger les journalistes et les militant·e·s contre le recours à des procédures abusives par les gouvernements et les entreprises. »
Complément d’information
Si le tribunal se prononce en faveur du plaignant, Stavroula Poulimeni et Alterthess devront verser jusqu’à 100 000 euros d’indemnités. Si elle n’est pas en mesure de s’acquitter de cette somme, Stavroula Poulimeni pourrait être placée en détention.
Le 19 octobre 2021, Alterthess et Stavroula Poulimeni ont été poursuivis en justice par un haut dirigeant de l’entreprise Hellas Gold, qui réclamait 100 000 euros de dommages et intérêts pour un article publié sur le site d’Alterthess le 27 octobre 2020. Selon l’accusation, cet article avait traité illégalement ses « données personnelles sensibles » en faisant état de sa condamnation pénale.
Le plaignant et un autre cadre de haut rang ont été déclarés coupables en lien avec les activités de Hellas Gold dans le nord-est de la Chalcidique et en particulier pour la pollution des eaux de surface et la dégradation de l’environnement.