Guatémala. Amnesty International dresse un bilan mitigé de la première année de la présidence d’Alvaro Colom

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

La première année de la présidence d’Alvaro Colom a témoigné d’engagements prometteurs visant à améliorer les droits humains pour les Guatémaltèques. Toutefois, pour qu’ils ne restent pas lettre morte, il faut prendre nombre de nouvelles mesures au cours des trois prochaines années, a déclaré Amnesty International ce lundi 12 janvier 2009.

« Des millions de Guatémaltèques vivent actuellement sous la menace de la violence et de la pauvreté. Pour que leur situation s’améliore, il faut prendre des mesures concrètes de toute urgence », a précisé Kerrie Howard, directrice adjointe du programme Amériques d’Amnesty International.

Cette déclaration intervient à la veille du premier anniversaire de l’entrée en fonction du président Alvaro Colom.

« Nous dressons un bilan mitigé des 12 premiers mois de la présidence d’Alvaro Colom, a ajouté Kerrie Howard. Certaines initiatives se sont avérées positives, comme l’engagement d’ouvrir les archives militaires, mais le système judiciaire au Guatémala demeure incapable de rendre justice. »

Parmi les mesures positives prises par le président Alvaro Colom, Amnesty International a mis en avant la coopération entre les autorités et la commission internationale contre l’impunité au Guatémala, ainsi que le décret portant sur l’ouverture des archives militaires relatives aux atteintes aux droits humains commises par le passé dans le cadre du conflit armé interne.

Cependant, l’organisation a tenu à rappeler l’extrême gravité de la situation des droits humains au Guatémala et a insisté sur la nécessité d’accorder la priorité à plusieurs questions en vue d’éviter la crise, notamment :

La discrimination et les violences contre les femmes : d’après des chiffres officiels publiés dans la presse, le nombre de femmes tuées au Guatémala en 2008 a augmenté. Les corps des victimes présentaient fréquemment des signes de viol et d’autres tortures infligées avant la mort. Les enquêtes menées sur ces crimes sont généralement marquées par la négligence et les graves irrégularités.

La sécurité publique : d’après des responsables de la police cités dans la presse, le nombre d’homicides au Guatémala a continué de progresser en 2008. On croit savoir que des membres des forces de sécurité seraient impliqués dans certains homicides.

La justice et l’impunité : le bureau du procureur continue de faillir à sa mission, quelque 98 p. cent de l’ensemble des crimes demeurant impunis. L’utilisation abusive du système d’appels demeure en outre un sérieux obstacle, paralysant la procédure pénale dans de nombreuses affaires.

La pauvreté : les expulsions forcées de communautés rurales, pour la majorité des populations autochtones, se sont poursuivies durant l’année 2008. Les expulsions forcées ont enfoncé des milliers de personnes dans une pauvreté encore plus grande.

Les défenseurs des droits humains : les militants ont continué de subir les attaques et les menaces en 2008. Selon des organisations no gouvernementales (ONG) locales, le nombre d’agressions a augmenté en 2008.

Le projet de loi sur les disparitions : le projet de loi de 2007 prévoyant la mise sur pied d’une commission chargée de retrouver les quelque 45 000 personnes victimes de disparitions forcées durant le conflit armé interne n’a toujours pas été approuvé par le Congrès.

Les atteintes aux droits humains commises par le passé : le rapport de 1999 de la Commission pour la clarification historique recensait 626 massacres. À ce jour, moins de cinq d’entre eux ont débouché sur des condamnations devant un tribunal guatémaltèque. Les archives militaires, qui contiendraient des informations précieuses sur les atteintes aux droits humains commises par le passé, n’ont toujours pas été ouvertes.

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