Communiqué de presse

Guatemala. D’anciens hauts responsables accusés d’homicides doivent être déférés à la justice

L’Autriche et la Suisse doivent veiller à ce que d’anciens hauts responsables guatémaltèques soient déférés à la justice pour de graves accusations d’implication dans des exécutions extrajudiciaires, a déclaré Amnesty International mercredi 8 juin.

Ces deux pays ont engagé des poursuites contre d’anciens responsables du gouvernement guatémaltèque dans le cadre d’affaires concernant des prisonniers morts en détention entre 2004 et 2007 ; l’Autriche est sur le point de se prononcer sur l’extradition de l’un d’entre eux.

« C’est l’occasion pour l’Autriche et la Suisse de prouver leur engagement envers les normes internationales relatives aux droits humains, a indiqué Sebastian Elgueta, spécialiste de l’Amérique centrale à Amnesty International.

« En extradant les accusés pour qu’ils soient jugés au Guatemala, ou en les poursuivant devant leurs propres tribunaux, les pays européens peuvent aider les victimes guatémaltèques d’atteintes aux droits humains à obtenir justice. »

Amnesty International a invité les autorités autrichiennes à entériner l’extradition vers le Guatemala de Javier Figueroa Díaz, ancien directeur du département de police judiciaire des forces de police du Guatemala, ou à le poursuivre en Autriche. Il est actuellement placé en résidence surveillée en Autriche, dans l’attente de la décision que doit rendre le juge la semaine prochaine concernant son extradition.

En Suisse, une enquête judiciaire est actuellement en cours sur l’implication présumée de l’ancien directeur national de la police guatémaltèque Erwin Sperisen, qui a la double nationalité suisse et guatémaltèque, dans plusieurs affaires d’exécutions extrajudiciaires dont ont été victimes des prisonniers. Les autorités suisses ont récemment contacté leurs homologues guatémaltèques afin d’obtenir des informations en lien avec l’enquête. En Suisse, la Constitution confère aux citoyens le droit de ne pas être extradés.

Les autorités espagnoles ont approuvé le 31 mai l’extradition de l’ancien ministre de l’Intérieur du Guatemala, Carlos Vielman, qui vit en Espagne, accusé de chefs d’inculpation similaires.

Ces trois anciens hauts responsables, entre autres, sont accusés d’être impliqués dans des exécutions extrajudiciaires alors qu’ils occupaient des postes au sein du gouvernement et de la police guatémaltèques.

Ils sont accusés, entre autres infractions, de l’homicide de quatre détenus qui se sont évadés de la prison d’El Infiernito en octobre 2005, ainsi que de ceux de sept prisonniers d’El Pavón en septembre 2006.

À l’époque, le ministère de l’Intérieur du Guatemala et la police ont affirmé que les détenus de la prison d’El Pavón avaient été tués lors d’affrontements avec les agents pénitentiaires. Pourtant, un rapport du médiateur guatémaltèque chargé des droits humains publié en décembre 2006 a conclu que les victimes avaient été abattues dans le cadre d’exécutions extrajudiciaires.

« Garantir que ces anciens responsables soient jugés dans le cadre de procès équitables et impartiaux, au Guatemala ou à l’étranger, fera clairement savoir que des mesures sont prises afin d’en finir avec l’impunité généralisée dans les affaires d’exécutions extrajudiciaires et d’autres atteintes aux droits humains », a conclu Sebastian Elgueta.

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