Les familles des 37 personnes mortes dans un incendie lors de l’attaque contre l’ambassade espagnole de la ville de Guatemala en 1980 obtiennent enfin un certain soulagement, puisque la justice a finalement rattrapé un ancien policier de haut rang pour son rôle dans cet attentat, a déclaré Amnesty International mardi 20 janvier.
Lundi soir, un tribunal civil de Guatemala a reconnu Pedro García Arredondo, ancien enquêteur en chef de la Police nationale aujourd’hui dissoute, coupable d’avoir orchestré un incendie dans l’ambassade espagnole de la ville, auquel seules deux personnes ont survécu. Après un procès de quatre mois, il a été condamné à une peine de 90 ans d’emprisonnement pour meurtre, tentative de meurtre et crimes contre l’humanité.
« Il aura fallu 35 ans, mais la justice a enfin rattrapé Pedro García Arredondo pour l’attentat contre l’ambassade espagnole. Ces meurtres ne sont cependant qu’un exemple des nombreux homicides commis par les autorités guatémaltèques pendant la longue guerre civile », a déclaré Erika Guevara Rosas, directrice du programme Amériques d’Amnesty International.
« C’est une victoire pour les victimes et cela démontre encore une fois que la justice guatémaltèque peut, lorsqu’elle ne se heurte pas à des ingérences politiques, poursuivre les auteurs des pires violations des droits humains commises au cours du sombre passé du pays. »
Malgré ces condamnations, l’impunité générale pour les graves violations des droits humains commises par le passé au Guatemala reste un problème. Le procès en cours contre l’ancien dirigeant militaire, le général José Efraín Ríos Montt, pour son rôle présumé dans le massacre de membres d’une communauté indigène ixil a été longuement retardé par des tactiques dilatoires.
« Nous espérons que d’autres affaires de graves violations des droits humains actuellement examinées par la justice guatémaltèque, notamment l’affaire impliquant Ríos Montt, seront résolues rapidement et que cela permettra de rendre justice, d’établir la vérité et d’apporter réparation aux milliers de victimes et de survivants des violations ayant eu lieu pendant le conflit », a déclaré Erika Guevara Rosas.