Guatémala. La peine de mort ne rétablira pas l’ordre public

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

ÉFAI

Dans une lettre ouverte envoyée ce mercredi 13 février, Amnesty International a exhorté le président guatémaltèque Álvaro Colom à ne pas rétablir la peine de mort et à rechercher des solutions plus efficaces et durables à la crise de la sécurité publique qui affecte le pays.

Il y a deux mois à peine, le Guatémala a voté en faveur d’un moratoire mondial sur les exécutions en tant que pays membre des Nations unies.

« Le président Álvaro Colom doit maintenant respecter cet engagement, a déclaré Sebastian Elgueta, responsable des recherches sur le Guatémala au sein d’Amnesty International. Le Guatémala doit renoncer à cette pratique archaïque et rejoindre la grande majorité des pays qui ont déjà franchi ce pas. »

« La peine de mort est le châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit. Cette sanction arbitraire s’est avérée inefficace pour lutter contre la criminalité tout en perpétuant un climat de violence dans lequel la justice ne peut jamais véritablement être rendue », a ajouté Sebastian Elgueta.

Dans sa lettre, Amnesty International a également appelé le président Colom à intervenir pour résoudre certains des problèmes les plus urgents en matière de droits humains, comme l’absence d’enquêtes sur les violations commises pendant le conflit armé ; le nombre croissant de cas de violence contre les femmes, dont les nombreux homicides signalés chaque année ; les nombreuses agressions dont font l’objet les défenseurs des droits humains ; les expulsions forcées de communautés rurales.

« Le Guatémala a encore des défis considérables à relever en matière de droits humains, a commenté Sebastian Elgueta. Depuis quarante ans qu’elle surveille la situation dans le pays, Amnesty International a vu les gouvernements successifs du Guatémala dans l’incapacité d’améliorer l’appareil judiciaire ou de combattre l’impunité. »

« La décision prise en décembre par la Cour constitutionnelle de s’opposer à la détention des personnes accusées de génocide pendant le conflit armé interne a donné, par exemple, un nouveau coup dur à la lutte contre l’impunité. »

Amnesty International a aussi demandé au nouveau président d’autoriser la libre circulation de documents d’archives aux mains du ministère de la Défense, qui pourraient faciliter les enquêtes sur les homicides et disparitions forcées dont ont été victimes plus de 200 000 personnes pendant le conflit armé qui a déchiré le Guatémala.

« Le nouveau gouvernement du Guatémala se doit vis à vis de la population du pays de prendre des mesures concrètes pour que de véritables enquêtes soient menées, pour que ceux qui sont soupçonnés d’avoir commis des violations des droits humains soient jugés et pour que les droits de la population soient protégés à l’avenir », a conclu Sebastian Elgueta.

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