« Cette annonce présidentielle est bienvenue et, si la peine de mort est abolie en Guinée équatoriale, celle-ci rejoindra les autres pays du monde (plus de la moitié) qui ont relégué au passé ce châtiment cruel d’un autre temps, a déclaré Marie-Evelyne Petrus Barry, directrice du programme Afrique de l’Ouest et Afrique centrale à Amnesty International.
« Nous espérons maintenant que le président Teodoro Obiang Nguema va prendre immédiatement toutes les mesures nécessaires pour que son annonce soit suivie d’effet. L’abolition de la peine de mort sera un pas vers l’amélioration de la situation des droits humains en Guinée équatoriale, en particulier la protection du droit à la vie.
« L’abolition de la peine de mort sera un pas vers l’amélioration de la situation des droits humains en Guinée équatoriale, en particulier la protection du droit à la vie »
« Nous souhaitons également que cette annonce positive ouvre la voie à d’autres mesures en faveur de la protection des libertés d’expression, d’opinion, d’association et de réunion et du respect des obligations de la Guinée équatoriale à l’égard des droits humains.
« Amnesty International s’oppose à la peine de mort en toutes circonstances, sans exception, quelle que soit la nature du crime commis car ce châtiment constitue une violation du droit à la vie. Rien ne prouve que la peine de mort ait un effet plus dissuasif sur la criminalité que les peines de prison. »
Complément d’information
Le président équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema, a annoncé le 15 avril 2019 à Praia (Cap-Vert) qu’il présenterait sous peu au Parlement un projet de loi visant à abolir la peine de mort, comme l’exige la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP).
Les dernières exécutions connues en Guinée équatoriale ont eu lieu en janvier 2014. Neuf personnes déclarées coupables de meurtre avaient été exécutées quelques jours avant l’instauration d’un moratoire temporaire sur le recours à la peine capitale.
Dans son rapport annuel sur la peine de mort, publié la semaine du 8 avril, Amnesty International fait état d’une chute spectaculaire des exécutions dans le monde. Au moins 690 exécutions ont eu lieu dans 20 pays en 2018, ce qui représente une baisse de 31 % par rapport à 2017 (au moins 993 exécutions comptabilisées). Ce chiffre est le plus faible qu’Amnesty International a enregistré au cours de la dernière décennie.