Honduras. Des stocks importants de grenades lacrymogènes avivent les craintes de violations des droits humains

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

ÉFAI -
27 novembre 2009

Amnesty International a appris que les autorités de facto du Honduras avaient stocké 10 000 unités de gaz lacrymogène et d’autres pièces d’équipement pour le contrôle des foules. Ces informations font craindre que les forces de sécurité ne fassent un usage excessif et disproportionné de la force au moment de l’élection présidentielle.

Une délégation d’Amnesty International qui s’est rendue au Honduras pour surveiller la situation des droits humains au moment de l’élection présidentielle du 29 novembre a reçu des informations faisant état, notamment, de l’achat officiel récent de 10 000 grenades de gaz lacrymogène et d’un char doté d’un canon à eau.

« Depuis qu’elles ont pris le pouvoir, les autorités de facto ont autorisé les forces de sécurité à utiliser du gaz lacrymogène, des balles en caoutchouc et des balles réelles contre les manifestants, dont certains ont été tués ou grièvement blessés sans que quiconque n’ait été tenu de rendre des comptes à ce sujet », a déclaré Javier Zuñiga, qui préside la délégation d’Amnesty International au Honduras.

« L’utilisation à mauvais escient par le passé du gaz lacrymogène et d’autre matériel de contrôle des foules, associée à l’absence de garantie que l’équipement acheté ne sera pas utilisé pour attaquer les manifestants et à l’absence d’enquête sur les violations commises par le passé suscitent des craintes sur ce qui risque de se passer pendant les jours à venir. »

On ignore comment ce nouveau matériel va être utilisé et si les forces de sécurité ont reçu une formation adéquate ; on ne sait pas non plus si des procédures ont été mises en place afin que les opérations de maintien de l’ordre lors de manifestations éventuelles ne donnent pas lieu à des violations des droits humains.

En juillet, Amnesty International s’était rendue dans un centre de détention à Tegucigalpa et s’était entretenue avec plusieurs manifestants qui avaient été arbitrairement arrêtés, et avaient été frappés et maltraités.
Amnesty International a également dénoncé le fait que les défenseurs des droits humains et les journalistes critiques à l’égard des autorités de facto faisaient de plus en plus l’objet de menaces et de manœuvres d’intimidation.

Une télécopie signée du Premier bataillon des communication des forces armées du Honduras demande au maire d’une commune d’indiquer le nom et le numéro de téléphone des membres actifs de Resistencia, mouvement opposé aux autorités de facto.

« Aujourd’hui, il y a un climat de crainte et d’intimidation au Honduras, a déclaré Javier Zuñiga. Nous avons constaté une intensification du harcèlement contre les opposants présumés aux autorités de facto, et les personnes chargées officiellement de la protection des droits humains ne font rien pour enquêter sur ces faits ni pour y mettre fin. »

La délégation d’Amnesty International sera au Honduras jusqu’au 4 décembre. Elle rencontre des victimes de violations des droits humains, des représentant d’organisations de défense de ces droits, des journalistes, des enseignants et des médecins. La délégation a également demandé à rencontrer des représentants du ministère public, de l’armée et de la police.

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