HONDURAS : Deux années ont passé et des enfants continuent d’être tués

Index AI : AMR 37/008/2004
ÉFAI

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Malgré la création, il y a deux ans, d’une Unité spéciale chargée d’enquêter
sur les morts violentes d’enfants, les tueurs d’enfants du Honduras
continuent d’échapper à toutes poursuites pour meurtre, a déclaré Amnesty
International ce lundi 6 septembre, alors que l’organisation relance sa
campagne mondiale appelant le gouvernement du Honduras à mettre fin à
l’impunité régnante.

Depuis février 2003, près de 700 enfants et adolescents ont été assassinés
ou exécutés de manière extrajudiciaire dans le pays.

Si l’Unité spéciale a fait avancer les choses dans un petit nombre
d’affaires, elle reste encore bien en deçà de ses objectifs déclarés. Depuis
sa création, elle n’a examiné que 400 des 2 300 dossiers et plus concernant
des assassinats d’enfants et de jeunes commis depuis janvier 1998. Seuls 88
dossiers ont été transmis au Bureau du procureur général et trois seulement
ont donné lieu à condamnation. En dépit du fait que le gouvernement a
reconnu que des policiers avaient été impliqués dans nombre de ces meurtres,
seuls deux policiers ont à ce jour été condamnés.

Les promesses faites par le gouvernement ne se sont pas non plus
matérialisées. En dépit de l’annonce, l’année dernière, de la mise en place
d’un Plan national de protection des témoins, pour garantir leur
participation au processus judiciaire, à ce jour aucun mécanisme adéquat n’a
été mis en place. La protection des témoins revêt une importance capitale,
ceux-ci pouvant être victimes d’actes d’intimidation pour les empêcher de
témoigner contre les auteurs des crimes.

Le fils de Sara Sauceda Flores, Darwin, âgé de seize ans, a été arrêté et
passé à tabac par un policier en février 2002, détenu pendant deux jours
puis remis en liberté. Le lendemain, son corps a été retrouvé, portant des
signes montrant qu’il avait été sommairement exécuté. Sara Sauceda Flores a
été victime d’actes d’intimidation et de menaces après avoir porté plainte
contre les deux policiers qu’elle soupçonne d’avoir assassiné son fils.
Personne n’a été traduit en justice pour ce meurtre.

« Des milliers d’enfants au Honduras risquent de connaître le même sort que
Darwin. Les autorités du Honduras doivent respecter leurs obligations en
empêchant et en réprimant les meurtres d’enfants et de jeunes dans le pays
et en protégeant les témoins. Il est critique que l’Unité spéciale et le
Bureau du procureur général disposent de ressources et d’une indépendance
suffisantes pour cela et que le gouvernement nomme des juges spéciaux pour
traiter ces dossiers. L’avenir du pays en dépend », a déclaré Amnesty
International.

Pour plus d’informations, consulter le document suivant : Honduras :
Tolérance zéro pour l’impunité - Exécutions extrajudiciaires d’enfants et de
jeunes depuis 1998 http://web.amnesty.org/library/index/FRAAMR370012003
<http://web.amnesty.org/library/inde...>

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