Réagissant à ce placement en détention, Adeline Neau, chercheuse sur l’Amérique centrale pour Amnesty International, a déclaré :
« L’identification par le ministère public d’un membre de l’armée qui aurait eu recours à une force excessive contre des manifestants pourrait être un premier pas vers la justice pour la famille d’Eblin Noel Corea Maradiaga, si sa responsabilité est confirmée à l’issue d’un procès équitable. Cependant, il est essentiel que les autorités déterminent la responsabilité des personnes en charge de l’opération qui a couté la vie à ce jeune et enquêtent sur tous les autres cas répression par les forces de sécurité honduriennes. »
Le 20 septembre marque les trois mois depuis la mort d’Eblin Noel Corea Maradiaga, tué d’une balle dans la poitrine alors qu’il essayait de se réfugier dans une ruelle après le déploiement de l’armée pour disperser une manifestation. Il est mort dans les bras de son père, qui, avec le reste de sa famille, a lutté sans relâche pour que les responsables soient traduits en justice.
Entre avril et juin, la vague de répression dans le cadre de laquelle des armes à feu et d’autres armes moins létales, comme des gaz lacrymogènes ou des balles en caoutchouc, ont été utilisées a fait au moins cinq morts et 80 blessés.
Amnesty International appelle tous les services du parquet à continuer d’enquêter sur les atteintes aux droits humains liées au possible recours à une force excessive dans le cadre de ces manifestations, ce qui nécessitera la collaboration de tous les services de l’État, y compris des forces armées.
« Pour éviter d’autres morts comme celle d’Eblin, le président Juan Orlando Hernández doit mettre fin à la répression des personnes manifestant librement et pacifiquement. Personne ne doit perdre la vie aux mains de l’armée pour avoir manifesté contre quelque chose lui paraissant injuste », a déclaré Adeline Neau.