« Les libertés de la population sont mises à mal à Hong Kong depuis l’entrée en vigueur de la Loi sur la sécurité nationale en 2020, mais même dans ce contexte, c’est un nouveau coup porté aux droits humains, Hana Young, directrice régionale adjointe d’Amnesty International.
« La police de la sécurité nationale a arrêté deux personnes pour possession de livres “séditieux” destinés aux enfants dont les personnages sont des moutons et des loups – une “infraction” passible de deux ans d’emprisonnement.
« Ceci est le dernier exemple en date du recours à la loi relative à la sédition datant de l’époque coloniale par les autorités de Hong Kong comme prétexte pour réprimer les voix critiques.
« Ces charges absurdes doivent être abandonnées. Personne ne doit être emprisonné pour le simple fait de posséder des livres pour enfants. »
Complément d’information
Deux hommes ont été arrêtés par la police de la sécurité nationale de Hong Kong pour « sédition » lundi 13 mars, uniquement parce qu’ils possédaient ces livres illustrés pour enfants. Ils ont été libérés sous caution depuis, mais ils pourraient encourir deux ans de prison.
Cinq personnes, toutes anciennement membres du Syndicat général des orthophonistes de Hong Kong, ont été déclarées coupables de sédition en septembre 2022 pour avoir publié une série de livres pour enfants abordant les manifestations de masse en faveur de la démocratie qui se sont déroulées à Hong Kong en 2019 ainsi que d’autres questions.
Dans ces livres, intitulés Les gardiens du village des moutons, Les 12 héros du village des moutons et Les éboueurs du village des moutons, les habitant·e·s de Hong Kong étaient représentés par des moutons et les autorités de Chine continentale par des loups.
La police de la sécurité nationale a déclaré que ces livres – s’adressant aux enfants de quatre à sept ans – avaient une « intention séditieuse » et « incitaient à la violence ».
Depuis 2020, le gouvernement de Hong Kong se sert des charges de sédition datant de l’ère coloniale – en parallèle de la loi répressive sur la sécurité nationale promulguée en juin de cette année-là – afin d’étouffer la contestation.