Hong Kong, la police doit cesser le bras de fer sur le campus

Des confrontations survenues sur le campus de l’université polytechnique de Hong Kongassiégé par la police, ont été les plus violentes depuis le début des manifestations sur ce territoire.

« En assiégeant l’université polytechnique et en tirant des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc sur les personnes qui tentaient de fuir, la police hongkongaise attise une nouvelle fois la violence alors qu’elle devrait essayer de la désamorcer, a déclaré Man-Kei Tam, directeur d’Amnesty International Hong Kong.

« Il est de la responsabilité de la police de calmer le jeu mais, au lieu d’aider les manifestant·e·s blessés qui sont piégés dans l’enceinte de l’université, les policiers arrêtent illégalement les médecins qui tentent de les soigner.

« Le caractère de plus en plus violent des manifestations à Hong Kong et les blessures que cette violence occasionne chez des passant·e·s et d’autres personnes sont très préoccupants, mais la principale cause de cette escalade est la réponse brutale de la police aux manifestations majoritairement pacifiques qui se sont tenues ces derniers mois. La menace d’utiliser des balles réelles contre les manifestant·e·s, formulée le 18 novembre 2019, est un nouveau geste agressif qui accroît le risque de voir une tragédie se dérouler dans les rues de Hong Kong. 

« Alors que Hong Kong a besoin de pondération et d’humanité de la part du pouvoir, tout ce qu’elle reçoit sont des gaz lacrymogènes, des coups et des menaces d’utilisation de la force meurtrière. »

Complément d’information

Depuis le dimanche 17 novembre 2019, la police, engagée dans un bras de fer permanent avec les étudiant·e·s, assiège le campus de l’université polytechnique de Hong Kong. Elle a utilisé des gaz lacrymogènes et des canons à eau, semble-t-il pour tenter d’empêcher les gens de quitter les lieux, et les manifestant·e·s ont riposté avec des cocktails Molotov.

Selon le Syndicat des étudiants de l’université polytechnique de Hong Kong, plusieurs centaines de manifestants, médecins bénévoles, journalistes et travailleurs sociaux, hommes et femmes, se trouvent toujours sur le campus. Beaucoup sont blessés. La police a arrêté les médecins bénévoles et les reporters qui essayaient de quitter les lieux et aurait interpelé plus d’une centaine de personnes dans le quartier.

Lundi 18 novembre 2019, aux premières heures de la matinée, un porte-parole de la police a déclaré sur Facebook Live que les policiers risquaient de riposter à balles réelles face aux manifestants qui utilisaient des armes meurtrières à leur encontre. D’après les médias, la police a depuis tiré des coups de semonce.

Amnesty International a demandé l’ouverture d’une enquête indépendante et efficace sur l’usage de la force par la police depuis le début des manifestations de grande ampleur contre le projet de loi sur l’extradition en avril 2019, notamment sur le recours excessif à la force par la police lors de la manifestation largement pacifique du 12 juin et sur les allégations de torture et d’autres mauvais traitements en détention.

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