Inculpation d’un chef de file du mouvement des droits humains : la répression se poursuit au Zimbabwe


COMMUNIQUÉ DE PRESSE

1er avril 2011

La police zimbabwéenne doit cesser le harcèlement et l’intimidation systématique des mouvements de défense des droits humains a déclaré Amnesty International le 1er avril après avoir eu connaissance d’un nouveau cas de poursuites engagées pour des motifs politiques contre un militant.


Abel Chikomo
, le directeur du Forum des ONG de défense des droits humains du Zimbabwe, a été inculpé le 30 mars d’administration d’une organisation illégale.

« Les poursuites engagées contre Abel Chikomo s’inscrivent de toute évidence dans le cadre d’une stratégie mise en place par la police zimbabwéenne et les autres agences gouvernementales de sécurité afin de réduire au silence celles et ceux qui dénoncent la situation des droits humains dans le pays, a déclaré Michelle Kagari, directrice adjointe du programme Afrique d’Amnesty International.

« Les charges retenues contre lui doivent être abandonnées immédiatement. »

Sous le coup d’une enquête de police depuis le début du mois de février, Abel Chikomo a subi plusieurs interrogatoires. Il a été questionné principalement sur les activités de son organisation, qui œuvre dans le domaine de la justice de transition.

La police lui reproche d’être à la tête d’une organisation bénévole privée illégale, ce qu’il nie.

Les structures déclarées en tant qu’associations de « common law », tel que le prévoit l’article 89 de la Constitution du Zimbabwe, n’ont par principe pas besoin de se faire enregistrer aux termes de la Loi relative aux organisations bénévoles privées.

« La police et les autres agences publiques de sécurité du Zimbabwe doivent se conformer à l’obligation incombant au pays en vertu du droit international de respecter les droits des défenseurs des droits humains », a indiqué Michelle Kagari.

Les poursuites lancées contre Abel Chikomo interviennent dans un contexte marqué par la multiplication des arrestations arbitraires et des détentions illégales de défenseurs des droits humains, inquiétés en raison de leurs activités pourtant légitimes.

En février, 45 militants ont été inculpés de trahison pour avoir regardé des vidéos sur les événements en Égypte et en Tunisie. Les poursuites ont été abandonnées contre 39 d’entre eux, mais les six autres, qui ont été remis en liberté sous caution, restent inculpés et sont passibles de la peine de mort.

À Bulawayo, Jenni Williams et Magodonga Mahlangu, responsables de l’organisation militante Femmes du Zimbabwe, debout ! (WOZA), sont menacées d’arrestation arbitraire et de détention prolongée. Elles sont contraintes de vivre dans la clandestinité.
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