Aakar Patel, président du conseil d’administration d’Amnesty International Inde, a déclaré :
« Amnesty International condamne fermement le meurtre de Kanhaiya Lal. Cet homicide ciblé témoigne d’un mépris total pour le droit à la vie. Les autorités indiennes doivent veiller à ce qu’une enquête approfondie, indépendante, impartiale, transparente et efficace soit menée dans les meilleurs délais sur cet assassinat, et doivent traduire les responsables présumés en justice, dans le cadre de procès équitables excluant le recours à la peine de mort. Elles doivent garantir l’accès à la justice et à des recours utiles pour la victime et sa famille.
« Cet assassinat met en lumière l’incapacité des autorités indiennes à s’acquitter de leurs obligations internationales relatives aux droits humains afin de protéger la population contre la discrimination systématique et la violence, et de traduire rapidement les responsables en justice. Le gouvernement doit proscrire toute impunité pour les responsables de crimes motivés par la haine et prendre des mesures urgentes afin de protéger les citoyen·ne·s contre les agressions, y compris les attaques de représailles.
« Les autorités indiennes ne doivent pas laisser des violences entraîner d’autres violences. Elles doivent se montrer à la hauteur de leurs obligations s’agissant de respecter, de protéger, de promouvoir et de réaliser les droits humains de tous dans le pays. Elles doivent agir maintenant. »
Complément d’information
Le 28 juin 2022, un tailleur nommé Kanhaiya Lal a été tué dans le district d’Udaipur de l’État du Rajasthan, en Inde, par deux hommes, qui ont filmé leur acte et l’ont publié en ligne. La police a arrêté les deux hommes qui s’étaient identifiés dans la vidéo.
La victime avait semble-t-il publié un message sur les réseaux sociaux en soutien à Nupur Sharma, ancien porte-parole du Parti du peuple indien Bharatiya Janata (BJP), qui avait fait des déclarations jugées insultantes à l’égard du prophète Mahomet le mois dernier lors d’un débat télévisé sur l’actualité. Il avait signalé des menaces pour sa vie quelques semaines avant d’être assassiné.