Inde, Les autorités doivent mettre fin à une enquête « injustifiée » et libérer Ali Khan Mahmudabad

Ali Khan Mahmudabad a été arrêté à Delhi, en Inde, pour « sédition » à la suite de son message sur les réseaux sociaux.

« La police de l’Haryana doit cesser de traiter Ali Khan Mahmudabad comme un criminel simplement parce qu’il a exprimé une opinion. L’arrestation scandaleuse de cet enseignant universitaire en raison d’un message publié sur les réseaux sociaux, dans lequel il demandait que justice soit rendue pour les victimes de lynchage et de l’« injustice au bulldozer » dans le pays, constitue une violation de ses droits à la liberté d’expression et à la liberté de sa personne, a déclaré Aakar Patel, président du bureau exécutif d’Amnesty International Inde.

« Accuser Ali Khan Mahmudabad de sédition, entre autres chefs d’accusation, est absurde et totalement injustifié, et cela montre également que les autorités utilisent constamment la loi à mauvais escient pour cibler toute personne ayant une vision critique de la politique du gouvernement dans le pays. L’article 152 du Code pénal indien – le Bharatiya Nyaya Sanhita (BNS) –, que l’universitaire est accusé d’avoir violé, n’est rien d’autre qu’une nouvelle version [1] de l’ancienne loi sur la sédition que la Cour suprême a suspendue en 2022. Sous sa nouvelle forme, cette loi est de nouveau utilisée pour censurer les voix critiques et créer un climat de peur.

« Le gouvernement indien doit abroger de toute urgence cette loi pernicieuse et respecter ses obligations internationales en matière de droits humains. La police de l’Haryana doit immédiatement libérer Ali Khan Mahmudabad et mettre fin à l’enquête ouverte contre lui.

Complément d’information

Ali Khan Mahmudabad est professeur agrégé et directeur du département de sciences politiques de l’université d’Ashoka, en Inde. Le 8 mai, dans un message publié sur les réseaux sociaux [2], il a déclaré qu’il était heureux de voir la droite louer la colonelle Sophia Qureishi, l’une des porte-parole des forces armées indiennes lors des points de presse sur l’opération Sindoor, mais qu’elle devait également parler des « victimes de lynchages collectifs, des destructions au bulldozer arbitraires » et de la « promotion de la haine par le BJP », le parti au pouvoir.

La Commission des femmes de l’État d’Haryana a accusé Ali Khan Mahmudabad d’avoir tenté de « vilipender des actions militaires nationales ». C’est à la suite de cela et de la plainte d’un dirigeant de la branche jeunesse du BJP que la police de l’Haryana a déposé un rapport contre l’universitaire sur la base des articles 152 (sédition), 353 (déclarations conduisant à des troubles publics) et 79 (mot, geste ou acte visant à insulter la pudeur d’une femme) de la BNS.

Ali Khan Mahmudabad a été arrêté [3] le 18 mai à son domicile de Delhi et il fait actuellement l’objet d’une garde à vue de deux jours. Il a défendu [4] ses propos et déclaré qu’ils avaient été mal compris.

L’an dernier, la Haute Cour du Rajasthan s’est prononcée [5] contre l’utilisation abusive de l’article 152 pour réprimer la dissidence légitime.

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