UE/Inde, La crise sanitaire et la répression de l’opposition doivent être des priorités

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Amnesty International a organisé une veillée le 6 mai à Porto en vue du sommet entre les dirigeants de l’Union européenne et de l’Inde.

En prévision du sommet entre l’Union européenne et l’Inde le 8 mai, Amnesty International appelle les dirigeants européens à demander que les autorités indiennes protègent les droits à la vie et à la santé, ainsi qu’à dénoncer la répression de l’opposition par le gouvernement du Premier ministre Narendra Modi.

L’organisation de défense des droits humains engage aussi l’UE à prendre les mesures nécessaires pour que l’Inde reçoive suffisamment d’oxygène médical, à soutenir l’accélération de la production et de la livraison de vaccins et à cesser de s’opposer à la levée temporaire de certaines dispositions de l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC).

« La situation en Inde est dramatique sur plusieurs plans. Des patients sont laissés sans oxygène, les personnes qui s’occupent d’eux travaillent dans des conditions dangereuses, et celles qui exposent les manquements des autorités sont réduites au silence voire détenues arbitrairement. L’intolérance vis-à-vis de l’opposition est fréquente depuis que Narendra Modi est au pouvoir – nous attendons des dirigeants de l’UE qu’ils demandent que l’Inde respecte leurs valeurs communes et tienne ses engagements en matière de droits humains », a déclaré Eve Geddie, directrice du Bureau européen d’Amnesty International.

« Au moment où le gouvernement indien devrait soutenir et encourager tous les acteurs de la société civile à œuvrer ensemble pour résoudre les problèmes du pays, qui sont aggravés par la pandémie de COVID-19, il a choisi d’attaquer, de réprimer, de détenir et de faire taire les personnes qui osent le critiquer »

Les autorités indiennes continuent d’attaquer les droits à la liberté d’expression et d’association. Des centaines de défenseur·e·s des droits humains ont été victimes de harcèlement, d’actes d’intimidation et d’arrestations pour avoir milité pacifiquement. En septembre 2020, Amnesty International Inde a été contrainte de stopper ses activités car les autorités indiennes ont gelé ses comptes bancaires. L’organisation semble avoir été prise pour cible en raison de son action en faveur des droits humains.

En vue du sommet du 8 mai, Amnesty International Portugal a organisé une veillée devant le bâtiment où il aura lieu, en allumant une bougie par personne ayant signé la pétition adressée aux dirigeants européens pour qu’ils protègent les droits humains en Inde dans le contexte de la crise liée à la pandémie de COVID-19.

« Inspirés par le rêve de Gandhi, face aux jours sombres que traverse l’Inde en ce moment, notamment en raison des atteintes à la liberté d’expression et des obstacles à la jouissance du droit à la santé, nous avons allumé une bougie dans l’obscurité. Nous souhaitons, silencieusement et pacifiquement, contester la répression, la persécution et la détention de toutes les personnes qui aujourd’hui poursuivent ce rêve d’une Inde où tout le monde bénéficie de ses droits humains », a déclaré Pedro A. Neto, directeur exécutif d’Amnesty International Portugal.

« Au moment où le gouvernement indien devrait soutenir et encourager tous les acteurs de la société civile à œuvrer ensemble pour résoudre les problèmes du pays, qui sont aggravés par la pandémie de COVID-19, il a choisi d’attaquer, de réprimer, de détenir et de faire taire les personnes qui osent le critiquer. Le temps est venu de changer de cap », a déclaré Eve Geddie.

Complément d’information

L’Union européenne doit renforcer son action en faveur des droits à la vie et à la santé en Inde, en s’appuyant sur le soutien européen à l’initiative ACT-A et au dispositif COVAX pour permettre à ce pays d’avoir suffisamment d’oxygène médical et pour soutenir l’accélération de la production et de la livraison de vaccins. Dans le même esprit, l’UE doit saisir l’occasion de ce sommet pour montrer la solidarité internationale en cessant de s’opposer à la levée temporaire de certaines dispositions de l’ADPIC pour les produits de santé contre le COVID-19, proposée par l’Inde et l’Afrique du Sud et désormais soutenue par 60 pays, et soutenir le partage de licences ouvertes et non exclusives par le biais du Groupement d’accès aux technologies contre la COVID-19 (C-TAP).

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