Aakar Patel, président d’Amnesty International Inde, a déclaré : « Nous nous trouvons face à une parodie de justice : les autorités indiennes maintiennent Atikur Rahman en détention depuis près de deux ans sur la base d’accusations mensongères, au seul motif que cet homme a exercé ses droits fondamentaux de manière pacifique. Il semble que les autorités poursuivent le but d’achever de le briser en rendant sa vie insupportable, notamment en l’empêchant de recevoir des soins de santé, ou en retardant ceux-ci. Atikur Rahman n’aurait jamais dû être arrêté. Sa détention arbitraire doit prendre fin. »
« Atikur Rahman doit être libéré immédiatement et toutes les charges à caractère politique retenues contre lui doivent être abandonnées. En attendant sa libération, il faut que les autorités indiennes veillent à ce que ses conditions de détention soient améliorées, conformément aux normes carcérales internationales, à ce qu’il puisse voir immédiatement et régulièrement sa famille et recevoir tous les soins médicaux dont il pourrait avoir besoin. Lui imposer des conditions de détention inhumaines et s’abstenir de lui fournir des soins médicaux adéquats est une violation des droits humains. »
Complément d’information
Le 5 octobre 2020, Siddique Kappan, journaliste, Masood Ahmad, étudiant, Mohammad Alam, chauffeur de taxi, et Atikur Rahman ont été arrêtés à Mathura, dans l’État de l’Uttar Pradesh, en Inde. Ils étaient partis à la rencontre de la famille d’une femme de la minorité des dalits (opprimés) qui avait été violée et tuée par un groupe d’hommes de la caste dominante à Hathras.
La police de l’Uttar Pradesh les a accusés de « sédition », de « promotion de l’inimitié entre groupes », d’« insulte à l’égard des sentiments religieux » et de « complot criminel », en vertu du Code pénal indien, ainsi que de « levée de fonds en prévision d’un acte terroriste » et de « complot en vue de commettre un acte terroriste », au titre de la Loi relative à la prévention des activités illégales.
En novembre 2021, Atikur Rahman a été hospitalisé à l’Institut des sciences médicales All India à Delhi pour une opération à cœur ouvert, après que sa famille a déposé une requête civile auprès de la haute cour d’Allahabad. Il a été hospitalisé plusieurs fois depuis mars 2022. Son dossier médical montre qu’outre des problèmes cardiaques pré-existants, il présente désormais une maladie neurologique. Le côté gauche de son corps est paralysé et il souffre de pertes de mémoire.