Aakar Patel, président d’Amnesty International Inde, a déclaré :
« Les autorités indiennes ciblent Mohammed Zubair en raison de son travail crucial pour combattre la propagation de fausses informations et la désinformation, et dénoncer la discrimination à l’égard des minorités. Son arrestation illustre le fait que les dangers auxquels sont confrontés les défenseur·e·s des droits humains en Inde ont atteint un point critique.
« Le fait qu’il n’ait pas reçu un exemplaire du procès-verbal introductif et ait été détenu au secret pendant les premières heures suivant son arrestation montre à quel point les autorités indiennes agissent selon leur bon vouloir. Les mesures de harcèlement et d’intimidation, les arrestations illégales et arbitraires, et l’incarcération des défenseur·e·s des droits humains en quête de vérité et de justice sont hélas devenues monnaie courante en Inde.
« Nous appelons la police de Delhi à libérer immédiatement et sans condition Mohammed Zubair et à mettre fin au harcèlement incessant visant les journalistes, les défenseur·e·s des droits humains et les militant·e·s. Son arrestation bafoue clairement le droit à la liberté d’expression, constitue un abus de pouvoir et adresse un message d’intolérance vis-à-vis de la dissidence à travers le pays. »
Complément d’information
Le 27 juin, Mohammed Zubair a été placé en détention pour avoir « encouragé l’inimitié entre différents groupes pour des motifs de religion, de race, de lieu de naissance, de résidence, de langue, etc. et commis des actes préjudiciables au maintien de l’harmonie » et pour avoir « porté atteinte au sentiment religieux d’une classe quelle qu’elle soit en insultant sa religion ou ses croyances religieuses » en vertu du Code pénal indien, en raison de ses tweets satiriques critiquant le durcissement de la censure et dénonçant la discrimination à l’égard des minorités au cours du mandat du Premier ministre Narendra Modi.
Pratik Sinha, autre cofondateur d’ALT News, qui était présent au poste de police avec Mohammed Zubair, a tweeté qu’ils n’avaient pas reçu de copie du procès-verbal introductif et que la police de Delhi avait emmené Mohammed Zubair dans un lieu non divulgué.