Inde. Le groupe armé maoïste qui retient plusieurs otages doit immédiatement les libérer

AMNESTY INTERNATIONAL

Déclaration publique

Index AI : ASA 20/003/2011 (Public) -
ÉFAI-
4 février 2011

Le parti communiste indien (maoïste), groupe d’opposition armé, doit immédiatement libérer un civil et cinq membres de la police armée de l’État du Chhattisgarh qu’il retient en otages depuis le 25 janvier et garantir leur sécurité et leur bien-être pendant leur détention, a déclaré Amnesty International.

Les cinq policiers – Ramadhar Patel, Raghunandan Dhruv, T Ekka, les agents Ranjan Dubey et Manishankar – et le civil circulaient à bord d’un bus de transport civil lorsqu’ils ont été enlevés dans le village de Kungera, sur la route entre le poste de Dhanora et la ville de Narayanpour.

Les maoïstes, dans un communiqué adressé aux médias par leur comité de East Bastar, exigent des autorités qu’elles suspendent le projet de création d’un nouveau centre de formation aux techniques de combat dans la jungle au Chhattisgarh, centre qui serait géré par les forces armées indiennes. Les autorités de l’État ont récemment alloué à cet effet 500 kilomètres carrés à Abhujmaad, zone forestière dense qui serait en partie sous le contrôle des maoïstes.

Selon les maoïstes, il pourrait s’agir de la première étape vers un « éventuel déploiement » des forces armées dans des opérations dirigées contre eux. Les autorités maintiennent que l’armée a pour seul objectif la formation et que le projet ne prévoit pas d’élargissement aux opérations de combat.

La prise d’otages est prohibée par le droit international. Il est contraire aux principes fondamentaux de
l’humanité, tels que les consacre le droit international humanitaire, de capturer ou détenir des personnes
et de menacer de leur faire du mal ou de les tuer si les autorités ne satisfont pas aux exigences des
ravisseurs.

Amnesty International demande instamment aux maoïstes de cesser de menacer de tuer ou de blesser ces policiers et de garantir leur vie et leur sécurité.

Selon les dernières informations dont nous disposons, plusieurs tentatives ont été faites par des canaux informels pour obtenir la libération des policiers enlevés.

Au cours des cinq dernières années, le Chhattisgarh a été le théâtre d’opérations menées par la police de l’État, les forces centrales paramilitaires et le groupe Salwa Judum, une milice privée généralement considérée comme soutenue par l’État, contre les maoïstes armés qui affirment combattre au nom des adivasis (aborigènes). Les deux parties prennent régulièrement pour cible des civils et se livrent à des homicides illégaux et des enlèvements.

L’un des derniers exemples concerne l’enlèvement de huit policiers à la frontière entre le Chhattisgarh et l’Andhra Pradesh, le 19 septembre dernier, par des maoïstes. Ces derniers exigeaient des autorités qu’elles mettent fin aux opérations en cours contre eux, cessent de prendre pour cibles les villageois adivasis (aborigènes) et libèrent toutes les personnes arrêtées pour avoir soutenu les maoïstes. Les maoïstes avaient tué trois des policiers enlevés avant de libérer les autres.

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