INDE. Quatorze manifestants tués au Cachemire dans un contexte de violence grandissante

ÉFAI - 3 août 2010
Index AI : PRE01/266/2010

Les forces de sécurité de l’État de Jammu-et-Cachemire ne devraient tirer à balles réelles qu’en dernier recours lorsque cela est nécessaire pour protéger des vies, a déclaré Amnesty International le mercredi 3 août 2010.

Quatorze manifestants au moins ont été tués par les tirs des forces de sécurité au cours des manifestations qui ont eu lieu au Cachemire ces quatre derniers jours. Plus de 150 personnes ont été blessées, dont 22 par des agents des forces de sécurité, lors d’affrontements entre des manifestants et les forces de sécurité qui comptent parmi les plus violents enregistrés ces dernières années dans la vallée du Cachemire.

« Certaines des récentes manifestations ont dégénéré en violences, mais les forces de sécurité doivent respecter et protéger le droit à la vie en toutes circonstances », a souligné Sam Zarifi, directeur du programme Asie-Pacifique d’Amnesty International.

Les forces de sécurité ne devraient utiliser leurs armes que lorsque cela est indispensable pour protéger la vie et avec la plus grande modération en fonction de la situation, conformément aux dispositions de leur manuel, du droit international et des normes internationales, notamment les Principes de base des Nations unies sur le recours à la force et l’utilisation des armes à feu par les responsables de l’application des lois.

« Le nombre de personnes tuées par balle et les circonstances entourant leur mort tendent à indiquer que ces principes n’ont pas toujours été respectés », a poursuivi Sam Zarifi.

Entre le vendredi 30 juillet et le dimanche 1er août, neuf manifestants ont été tués par balle au cours des manifestations par des agents des forces de police de l’État de Jammu-et-Cachemire et des Forces centrales de réserve de la police. Cinq autres morts ont été signalées aujourd’hui et l’une de ces victimes est un manifestant qui est mort des suites des blessures par balle qu’il a reçues samedi.

Parmi les violences commises récemment par des manifestants on peut citer les attaques d’une gare et de trois postes de police. Quatre personnes ont été tuées par une explosion dimanche lorsque le poste de police de Khrew, non loin de Srinagar, a été incendié par des manifestants.

Amnesty International sait que les autorités ont le devoir et la responsabilité de protéger la population, les biens publics et les agents de l’État contre les attaques, de mener des enquêtes et de poursuivre en justice les personnes soupçonnées d’avoir commis des infractions prévues par la loi. Le droit à la liberté de rassemblement ne concerne que les rassemblements pacifiques, et les manifestants qui commettent des atteintes aux droits humains doivent répondre de leurs actes.

Mais de la même manière, le droit international prévoit que les cas d’utilisation d’armes à feu par la police doivent tous donner lieu à une enquête indépendante, impartiale et exhaustive. Les membres des forces de sécurité soupçonnés d’avoir violé les droits humains doivent, quel que soit leur rang, être poursuivis en justice dans le cadre d’une procédure conforme aux normes d’équité internationales. Les victimes et les familles de celles qui ont été tuées doivent recevoir réparation.

Informations générales

La dernière série de manifestations a débuté fin mai à la suite d’informations faisant état de l’exécution extrajudiciaire de trois jeunes hommes à Machil, dans le district de Baramulla. Les manifestations se sont multipliées lorsque le jeune Tufail Mattoo, qui était âgé de 17 ans, a été tué par la police à Srinagar le 11 juin. Le mouvement de protestation s’est encore intensifié après d’autres homicides commis par les forces de sécurité. Dix-sept manifestants ont été tués entre le 11 juin et le 19 juillet. Plus de 300 personnes ont été blessées jusqu’à présent au cours de ces manifestations, parmi lesquelles 45 agents des forces de sécurité.

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