Indonésie. Amnesty International condamne la dernière exécution en date en Indonésie

Déclaration publique

Index AI : ASA 21/012/2008 (Public) -
Bulletin n° : 130 -
ÉFAI

Amnesty International condamne avec force l’exécution d’Achmad Suradji par un peloton d’exécution en Indonésie à 21h58 le jeudi 10 juillet 2008. Il avait été reconnu coupable en 1998 du meurtre de quarante-deux femmes et jeunes filles, qu’il aurait tuées croyant que leur mort accroîtrait ses pouvoirs de guérisseur. Son souhait de voir une dernière fois sa femme Tumini, également condamnée à mort pour complicité de meurtre, lui a été accordé. Le président Susilo Bambang Yudhoyono avait rejeté son deuxième recours en grâce en décembre 2007.

Cette exécution intervient une semaine après l’exécution par les autorités indonésiennes de deux Nigérians (Hansen Anthony Nwaolisa, quarante ans et Samuel Iwachekwu Okoye, trente-sept ans) reconnus coupables de trafic de drogue en 2001. L’Indonésie n’avait plus procédé à des exécutions depuis avril 2007. Amnesty International est très préoccupée par la reprise soudaine des exécutions en Indonésie, qui contraste avec la tendance mondiale en faveur de l’abolition de la peine de mort.

Henderman Supandji, procureur général d’Indonésie, avait affirmé le mois dernier l’intention du gouvernement d’accélérer les exécutions. Cette semaine, A. H. Ritonga, procureur général adjoint, a confirmé que les condamnés à mort en attente de leur exécution ayant épuisé tous les recours en appel et auxquels le président a refusé sa clémence seraient exécutés aussi rapidement que possible. Amnesty International est très inquiète pour le sort des sept prisonniers condamnés à mort qui tombent dans cette catégorie.

Amnesty International appelle l’Indonésie à revenir sur son intention d’accélérer les exécutions et à décréter immédiatement un moratoire sur les exécutions en vue d’abolir la peine de mort, conformément à la résolution 62/149 de l’Assemblée générale des Nations unies adoptée le 18 décembre 2007.


Complément d’information

À la date du 27 juin, 137 pays dans le monde avaient aboli la peine de mort en droit ou en pratique. Consciente de cette tendance, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté en décembre 2007 la résolution 62/149 appelant tous les pays dans lesquels la peine capitale existe toujours à établir un moratoire sur les exécutions en vue de l’abolition de la peine de mort.

Les condamnés à mort passent devant un peloton d’exécution en Indonésie. Les pelotons d’exécution sont composés de 12 personnes, dont six ont des armes chargées de balles réelles et six ont des balles à blanc. Les exécutions sont souvent annoncées très peu de temps à l’avance.

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